Sebastianus Alethophilus plagiait sans scrupule André Rivet qui, après avoir cité les mêmes passages d’Aristophane et de saint Augustin, {a} écrivait dans son Apologeticus, pro suo de Veræ et sinceræ Pacis Ecclesiæ proposito, {b} page 317 :
Nihil autem ad convitia silentio et taciturnitate accommodatius, nisi poscas lusco dicere lusce, et in eodem valetudinario deprehendi. Canes oblatrant, quos trepidantes vident ; at si prætereas nescio similis, tacent.
[Rien ne répond pourtant mieux aux insultes que le silence et la taciturnité, à moins que vous n’exigiez lusco dicere lusce, {c} et in eodem valetudinario deprehendi. {d} Les chiens aboient quand ils te voient trembler, mais ils se taisent si tu passes ton chemin en semblant les ignorer].
- V. supra note [36].
- « Apologie en faveur de sa proposition d’une paix véritable et sincère de l’Église », Leyde, 1643, v. note Patin 25/79, dont la notule {a} résume la vie et les œuvres d’André Rivet, théologien protestant français qui professait à Leyde ; à la mode du temps, il ne se privait pas lui-même d’emprunter à d’autres auteurs sans les nommer.
- « de dire à un borgne qu’il est borgne », Perse, Satire i, vers 128, sur la vanité de blâmer les sots.
- Epistolæ de Dominicus Baudius, {i} centurie i, lettre lxxxix à Isaac Casaubon, {ii} datée de Leyde, le 12 octobre 1603 (pages 116‑117) : {iii}
Prorsus, inquam, à scripturiendi scabie manum abstineo, ne ludibrium eruditis lectoribus debeam. Sunt in oculis Magistelli, quibus vapulantibus favere malo εκ βελεων, quam in eodem valetudinario deprehendi.
[Je tiens très loin de moi, dis-je, l’envie d’écrire avec une plume galeuse, afin de ne pas outrager les lecteurs instruits. Je pense à ces petits maîtres dont j’aime mieux supporter les dards qui me piquent, qu’être interné dans le même hôpital qu’eux].
- Dominicus Baudius (Dominique Baudier), v. note Patin 30/195.
- V. note Patin 7/36.
- Édition de Leyde, 1650, v. note Patin 8/334.
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