Texte : Lettres de soutien
adressées à Jean Pecquet :
Samuel Sorbière, alias
Sebastianus Alethophilus (1654), note 49.
Note [49]

L’anatomiste hollandais Jan van Horne (Iohannes Hornius), professeur de médecine et chirurgie en 1653, a ignoré la priorité de Jean Pecquet dans son livre intitulé Novus ductus chyliferus. Nunc primum delineatus, descriptus et eruditorum examini expositus… [Nouveau conduit chylifère. Pour la première fois découvert, décrit et soumis à l’examen des savants…] (Leyde, 1652, vnote Patin 5‑3/390), mais n’a jamais reconnu son usurpation. {a} Les notes Patin 6/1402 et 4/1083 résument toute cette regrettable affaire.

Dans la conclusion de son livre (page D3 vo), van Horne a sombré dans la même déplorable erreur physiologique que Jean Pecquet et Thomas Bartholin :

Hæc similiaque minoris momenti, minusque nobilia ac necessaria Hepatis sunt Officia, Cæterum Cordi non in sanguificationis opere, sed in omnibus aliis functionibus principatum deberi, præter summorum Virorum authoritatem, plurima confirmant argumenta, quibus recensendis nunc supersedeo. Unus sufficiet Hippocr. l. i. de Diæta. tex. 12. calidissimus et validissimus Ignis (quem in Corde reponit idem) omnibus dominatur, obien omnia secundum naturam, sine strepitu, cum visu, cum tactu. In hoc anima, mens prudentia auctio, motio, demissio, mutatio, somnus, evigilatio . Hic omnia per omnia gubernat, et hæc et illa, nunquam quiescens. Ego hîc namum de Tabula.

[Telles sont entre autres les fonctions du foie, dont l’importance, la noblesse et la nécessité sont moindres. Du reste, la première place doit être concédée au cœur, non seulement dans la sanguification, mais dans toutes les autres fonctions vitales. Maints arguments le confirment, outre l’autorité des plus éminents hommes. Je me dispense de les mentionner maintenant, me contentant de n’en citer qu’un, à savoir Hippocrate, au livre i du Régime, texte 12 : {b} « Le feu le plus chaud et le plus fort, qui surmonte tout, réglant tout selon la nature, étant inaccessible à la vue et au toucher, c’est là qu’est l’âme, l’entendement, la pensée, la croissance, le mouvement, la décroissance, la permutation, le sommeil, le réveil, il gouverne incessamment, et ceci et cela, sans jamais se reposer. » Sur ce, je pose la plume].


  1. V. notule {f}, note [10], Historia anatomica, chapitre xv, pour le rôle de Pierre Bourdelot dans la supercherie de van Horne.

  2. Littré Hip, volume 6, § 10, page 487, où le titre du paragraphe ne mentionne pas le cœur : « Le feu a tout disposé dans le corps conformément à sa nature. Comparaison de cette disposition avec l’arrangement du monde. C’est dans le feu intérieur que gît l’âme, la pensée, le mouvement ».

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Lettres de soutien
adressées à Jean Pecquet :
Samuel Sorbière, alias
Sebastianus Alethophilus (1654), note 49.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/pecquet/?do=pg&let=0049&cln=49

(Consulté le 03/06/2024)

Licence Creative Commons