Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre i, note 15.
Note [15]

« à passer le flambeau aux autres » : tout ce passage se réfère aux courses (pédestres ou équestres) qui se pratiquaient dans les cirques antiques.

  • La spina était la muraille bâtie au centre de la piste oblongue où se disputaient les courses. La loge du président était installée en son milieu. À ses extrémités, deux bornes (metæ) centraient les deux virages, où un vent contraire pouvait s’opposer aux efforts des compétiteurs.

  • Tout cela se voit fort bien sur une des gravures qui illustrent les deux livres d’Onofrio Panavinio de Ludis circensibus [sur les Jeux du cirque] (Padoue, 1642, vnote Patin 3/117).

  • Cursu lampada trado [Je passe le flambeau dans la course] est un adage qu’Érasme a commenté (no 138) {a} en le liant à Platon et à Aristophane qui ont inspiré ces vers de Lucrèce : {b}

    Augescunt aliæ gentes, aliæ minuuntur,
    inque brevi spatio mutantur sæcla animantum
    et quasi cursores vitai lampada tradunt
    .

    [Certaines espèces se développent, d’autres s’amenuisent ; en peu de temps se remplacent les générations qui, tels les coureurs, se passent le flambeau de la vie].

    Érasme explique cette allusion de Lucrèce aux courses de relais :

    […] in tribus certaminibus solere veteres gestare faces, id est, ut illi dicebant, λαμπαδουχειν in Prometheis, in Vulcaniis et Parthenaicis. Porro Prometheus creditur primus hoc ludorum genus instituisse hunc quidem ad modum, ut currentes facem ardentem gestarent. Eam defatigatus proximo in manum dabat. Is item defessus alii ac deinceps alius alii successione tradebant inuicem historiæ Prometheæ quasi simulacrum repræsentantes, quemadmodum ferulam, quæ cælestem ignem exceperat, ne rursus extingueretur, perpetuo motu jactarit in terram devolvans.

    [(…) les Anciens avaient coutume de porter des flambeaux, soit le verbe lampadoukhein, dans trois concours : les jeux de Prométhée, ceux de Vulcain et ceux d’Athéna. {c} Prométhée passe en outre pour avoir été le premier à instituer ce genre de compétitions où les coureurs portent une torche enflammée. Quand l’un était fatigué, il le passait au suivant, qui lui-même, quand il était à bout de forces, le repassait à un troisième, et ainsi de suite. Ils reproduisaient en quelque sorte l’histoire de Prométhée, qui avait recueilli le feu divin dans une baguette et la secoua perpétuellement en redescendant sur la Terre afin qu’elle ne s’éteignît point].


    1. Vnote Patin 13/6, notule {b}.

    2. La Nature des choses, livre ii, vers 77‑79.

    3. Prométhée (vnote Patin 16/210) est le Titan qui façonna l’homme à partir du limon de la Terre avec la complicité de Vulcain et d’Athéna (v. note [5], lettre de Charles Le Noble, première partie).

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre i, note 15.

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(Consulté le 03/06/2024)

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