Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre i, note 20.
Note [20]

Ioannis Riolani… Defensio, adversus Inquisitionem Pauli Marquardi Slegelii, Medici Hamburgensis, de Sanguinis motu [Défense de Jean Riolan… contre la recherche de Paul Markward Schlegel, médecin de Hambourg, sur le mouvement du sang], {a} à la fin de la préface (pages 230‑231), contre ses détracteurs :

Nec mihi nocebunt, vt spero, draconum exsibilantium venena, quoniam veris antidotis munitus ea facile discutiam. Interea moneo, post istam scriptionem non amplius me scripturus de Circulatione Sanguinis, quia vitæ summa breuis, spes non vetat inchoare longas, iam adeptus sum per Dei misericordiam septuagesimum secundum ætatis annum : nunc quiescere, honesto frui otio debeo, et colligere sarcinulas, assidue cogitando de profectione cælesti, et abitu ex hoc mundo, alteri Scripturæ Divinæ intentus, vt post decursum istius vitæ spatium Cælicolis adscriptus, æterna beatitudine fruar, quam suis Electis Iesvs Christvs pollicitus est.

[J’ai bon espoir que les venins des serpents ne me nuiront pas car, étant muni de véritables antidotes, je les dissiperai facilement. Cela dit, je préviens qu’après cet opuscule, je n’écrirai plus sur la circulation du sang car vitæ summa breuis, spes non vetat inchoare longas, {b} bien que, par la miséricorde de Dieu, j’en aie déjà atteint la soixante-douzième année. {c} Je dois maintenant jouir d’un honnête repos et trousser mon bagage, en méditant sans cesse sur mon voyage céleste et mon départ de ce monde, en direction de l’autre que dépeint la Sainte Écriture ; et après avoir quitté cette vie, inscrit sur la liste des célicoles, {d} je jouirai de la béatitude éternelle que Jésus-Christ a promise à ses élus].


  1. Opuscula antomica varia et nova [Opuscules anatomiques divers et nouveaux], Paris, 1652, (v. supra note [10]).

    Paul Markward Schlegel (Marquardus Slegelius), professeur de médecine à Iéna puis premier médecin de la ville de Hambourg en 1642, mort en février 1653, était un chaud défenseur de la circulation harvéenne : vnotes Patin 30 et 31/282

  2. « La vie est courte et nous interdit les longues espérances » : Horace, Odes, livre i, iv, vers 15.

  3. Riolan fournissait ici une précieuse indication sur son année de naissance (1580), que ses biographes situent le plus souvent en 1577 (vnote Patin 77/51, notule {a}).

    Il ne posa pas la plume car il publia en 1653 une autre édition de son Encheiridium anatomicum et pathologicum et ses Opuscula nova anatomica, dont maints passages traitent de la circulation sanguine ; il cessa néanmoins de s’en prendre nommément à William Harvey et à ses défenseurs (mis à part Jean Pecquet).

  4. Hyginus Thalassius se gaussait de Riolan qui voulait pompeusement se compter parmi les « habitants du ciel », c’est-à-dire du paradis, sans penser aux véritables célicoles (Cælicoli), ou « adorateurs du ciel » :

    « [Ils] professaient une hérésie qui tenait, à ce que l’on croit, du judaïsme et du paganisme. Ils pervertissaient le baptême, comme les donatistes, et il s’en trouvait principalement en Afrique. Honorius {i} fit ou confirma beaucoup de lois contre eux l’an 408, que l’on voit dans le Code théodosien {ii} sous le titre des Juifs ; c’est ce qui fait croire qu’ils judaïsaient au moins en quelque chose. Quelques auteurs en concluent que c’étaient des apostats qui, de la religion chrétienne, étaient passés dans le judaïsme. Ils appelaient leurs supérieurs Majeurs. » {iii}

    1. Vnote Patin 3/8154.

    2. Vnote Patin 10/736.

    3. L’Encyclopédie ajoute :

      « Les juifs avaient aussi été appelés célicoles parce que quelques-uns d’entre eux étant tombés dans l’idolâtrie du temps des Prophètes, ils adoraient les astres du ciel et les anges. C’est pour cela que saint Jérôme donne dans ce sentiment, étant consulté par Algasie sur le passage de saint Paul aux Colossiens (2:18), “ Que personne ne vous séduise, en affectant de paraître humble, par un culte superstitieux des anges ”, il répond que l’Apôtre veut parler de cette erreur des juifs, et prouve qu’elle était ancienne parmi eux et que les Prophètes l’avaient condamnée. Clément Alexandrin reproche les mêmes erreurs aux juifs ; et saint Épiphane dit que les pharisiens croyaient que les cieux étaient animés, et les considéraient comme le corps des anges. »

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre i, note 20.

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(Consulté le 13/06/2024)

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