Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre iii, note 13.
Note [13]

« semistibiale et semistygiale » ; l’épître dédicatoire des Opuscula nova anatomica de Jean ii Riolan {a} est intitulée :

Præstantissimis Medicis Doctoribus Scholæ Medicæ Parisiensis, Orthodoxis, Hippocraticæ Medicinæ veræ cultoribus, neutiquam stibialibus et stygialibus eiusque, Decano dignissimo pro tempore, D.D. Paulo Courtois, ευσχημονι και ευδοξω, bene valere et recta facere exoptat Ioannes Riolanus, Antiquior Scholæ Magister.

[Jean Riolan, plus ancien maître de l’École, souhaite aux très éminents docteurs de la Faculté de médecine de Paris, qui sont orthodoxes et adeptes de la véritable médecine hippocratique, {b} mais en aucune façon stibiaux et stygiaux, {c} ainsi qu’à l’honorable et célèbre Me Paul Courtois, aujourd’hui leur très digne doyen, {d} de bien se porter et d’agir justement].


  1. Paris, 1653, v. note [2], épître dédicatoire de la Nova Dissertatio.

  2. Autrement dit « dogmatiques », v. supra notule {b}, note [6].

  3. Les stibiaux étaient les partisans de l’antimoine (stibium), médicament émétique (vomitif) qui scindait alors la Faculté en deux clans farouchement opposés. Depuis Le Sentiment des docteurs régents en médecine de la Faculté de Paris touchant l’antimoine signé par 61 membres de la Compagnie le 26 mars 1652 (vnote Patin 3/333), les antimoniaux disposaient d’une courte majorité sur les antistibiaux.

    Par jeu de mots, Riolan et ses alliés qualifiaient les stibiaux de stygiaux, en faisant allusion au poison charrié par le Styx (vnote Patin 28/334). Le préfixe « semi » est une addition qui ne figure pas dans l’épître de Riolan ; il était souvent employé par dédain pour marquer le caractère dissocié et mitigé d’une secte philosophique ou religieuse.

    Dans les mêmes Opuscula de Riolan, les Stibiales et Stygiales figurent aussi dans la « Plainte du foie » : v. infra note [35].

  4. Vnote Patin 5/265 pour Paul Courtois, doyen de la Faculté de novembre 1652 à novembre 1654.

Riolan l’a reprise sous un titre un peu différent dans ses Responsiones duæ (Paris, 1655), qui figurent dans notre édition : l’Epistola à la Compagnie des docteurs régents y est entièrement traduite et annotée.

Pour être membre de ladite Compagnie, Pierre De Mercenne, alias Hyginus Thalassius, en connaissait parfaitement les rouages, comme en atteste ce qu’il disait ici :

  • de la solide amitié qui liait (en 1654) Guy Patin à son mentor, Jean ii Riolan ;

  • de l’Encheiridion anatomicum et pathologicum (Leyde, 1649) que Riolan avait dédié à Patin.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre iii, note 13.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/pecquet/?do=pg&let=0052&cln=13

(Consulté le 13/06/2024)

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