Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre iii, note 30.
Note [30]

Probable allusion à L’Institution oratoire de Quintilien, {a}, livre ix, chapitre ii, § xxix‑xxx :

Illa adhuc audaciora et maiorum, ut Cicero existimat, laterum, fictiones personarum, quæ prosopopoiiai dicuntur : mire namque cum variant orationem tum excitant. His et adversariorum cogitationes velut secum loquentium protrahimus (qui tamen ita demum a fide non abhorrent si ea locutos finxerimus quæ cogitasse eos non sit absurdum), et nostros cum aliis sermones et aliorum inter se credibiliter introducimus, et suadendo, obiurgando, querendo, laudando, miserando personas idoneas damus.

« Une figure plus hardie, et qui, selon Cicéron, demande beaucoup plus de force, c’est cette fiction qui fait intervenir les personnes, et qu’on nomme prosopopée. {b} Elle est singulièrement propre à varier et animer le discours ; car, à l’aide de cette figure, tantôt nous exposons au grand jour les pensées de notre adversaire, comme s’il s’entretenait avec lui-même, et nous ne rencontrons l’incrédulité qu’autant que nous lui prêtons des paroles invraisemblables ; tantôt, en restant fidèles à la vraisemblance, nous reproduisons, ou nos propres conversations, ou celles des autres entre eux ; tantôt enfin, pour donner plus de poids aux reproches, aux plaintes, à la louange, à la compassion, nous faisons parler des personnes en qui ces sentiments paraissent naturels. » {c}


  1. Vnote Patin 4/244.

  2. « Figure de rhétorique par laquelle on fait parler des personnes absentes, ou défuntes, des villes et des assemblées, même des choses inanimées » (Furetière). Les dialogues imaginaires en ont de tout temps été la forme la plus courante.

    C’est le procédé auquel Jean ii Riolan a recouru pour sa Hepatis funerati Querimonia… [Plainte du foie dont on a célébré les funérailles…] (v. infra note [33]). Les littéraires donnent aujourd’hui aux prosopopées le nom imagé de « ventriloquie », terme qui convient parfaitement à ladite harangue.

  3. Traduction de M. Nisard, 1885.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre iii, note 30.

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(Consulté le 13/06/2024)

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