Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre iii, note 7.
Note [7]

Une note marginale d’Hyginus Thalassius renvoie au Liber de Circulatione Sanguinis de Jean ii Riolan, {a} chapitre xx, Quasnam utilitates medicus percipiat ad bene medendum, ex Circulatione sanguinis [En quoi la Circulation est-elle utile au médecin pour bien soigner], avec citation de trois passages de la page 586. {b}

  • Deuxième paragraphe :

    Itaque credibile est Hippocratem adhuc juvenem, nondum in operibus artis satis exercitatum, libros Epid. peregrinando conscripsisse, ægris suis remedia adhibuisse pauca, quia scripsit lib. 6. Epidem. nihil temerè, interdum quiescere oportet, si non prosis, saltem ne noceas. Sed remediorum seriem noluit describere, ne posteritas aliquid in ipsis reprehenderet. Nam aliud est videre iacentem in lecto ægrum, aliud in libro descriptum, sæpissimè scriptis contraria est medicatio : pro varietate regionum mutanda esse remedia monuit Celsus, ideoque Aristoteles satius esse iudicat à peritis Medicis consilium petere, quàm à libris repetere suam curationem. Idcirco prudentes Medici rarò describunt historias ægrorum, cum medicatione particulari facta, quia censuræ Medicorum se exponunt, qui multos errores notant in curatione huius vel illius ægri.

    [Ainsi peut-on croire qu’Hippocrate était encore jeune et insuffisamment rompu au métier quand, au cours de ses pérégrinations, il a rédigé les livres des Épidémies. Il prescrivait peu de remèdes à ses malades car il a écrit dans le livre vi : « Ne rien donner au hasard, il faut parfois s’abstenir, si tu ne peux être utile, au moins ne sois pas nuisible. » {c} Il n’a pourtant pas voulu détailler la liste de ses remèdes pour que la postérité n’y trouve rien à redire, car c’est une chose de voir un malade couché dans son lit, et c’en est une autre de le décrire dans un livre, et la médication est très souvent contraire à ce qui y a été écrit. Celse {d} a recommandé de modifier les remèdes selon la diversité des régions affectées, étant donné qu’Aristote juge qu’il vaut bien mieux prendre l’avis d’un médecin compétent que de chercher son traitement dans les livres. Les sages médecins relatent rarement leurs observations de malades en y décrivant les remèdes précis qu’ils ont administrés, parce que cela les expose à la censure de leurs confrères, qui remarquent quantité d’erreurs dans le traitement de tel ou tel patient].

  • Troisième paragraphe :

    In Medicina Hippocratis Medici multa notarunt ante tempora Cornelij Celsi, vt ipsemet refert præfatione secundi libri. Attamen ipsum rectè præsagisse omnes semper fassi sunt, atque gloriatur sub finem pronosticωn, de ista scientia, et scriptione sua, quam vbique terrarum verissimam repertam iri asseuerat.

    [Les médecins ont remarqué maintes choses dans la médecine d’Hippocrate bien avant l’époque de Celse {d}, comme lui-même le relate dans la préface de son livre ii. {e} Tous ont néanmoins toujours reconnu qu’Hippocrate a justement présagé et, à la fin du Pronostic, il tire gloire de cette science et de la description qu’il en a donnée, dont il assure qu’on la trouvera parfaitement vraie partout dans le monde]. {f}

  • Cinquième paragraphe :

    Quis non reprehendat in Galeno, quod regulas et præcepta medendi à se præscripta in libris meth. med. et alibi non observavit in suis ægris, præsertim in vacuando sanguine, si perpendat historias ægrorum à Galeno variis in locis recitatas ?

    [Quiconque examine avec soin les observations de patients que Galien a rapportées en divers endroits ne le blâmerait-il pas pour n’avoir pas respecté les règles et recommandations thérapeutiques qu’il a lui-même prescrites dans ses livres de la Méthode pour remédier et ailleurs, en particulier à propos de la saignée ?]


    1. Opera Anatomica vetera et nova (Paris, 1649, vBibliographie).

    2. J’ai mis en exergue les passages cités par Hyginus Thalassius.

    3. Seul le début de la citation vient du livre vi des Épidémies, section 2, § 12 (Littré Hip, volume 5, page 285) :

    4. « Ne rien faire au hasard, ne rien manquer à observer. Amener les contraires par gradation et, dans cette gradation, mettre des intermissions. »

      La suite, fort célèbre, vient de leur livre i : vnote Patin 29/1131.

    5. Celse, Cornelius Celsus, est auteur de huit livres De Medicina : vnote Patin 13/99.

    6. Traité de Médecine de Celse, A. Védrènes (Paris, 1876, page 63) :

      Instantis autem adversæ valetudinis signa complura sunt. In quibus explicandis non dubitabo aucttoritate antiquorum virorum uti, maximeque Hippocratis ; quum recentiores medici, quamvis quædam in curationibus mutarint, tamen hæc illum optime præsagisse fateantur.

      « Les signes de l’imminence morbide sont nombreux. Pour les exposer, j’aurai recours, sans hésitation, à l’autorité des maîtres de l’Antiquité, surtout à celle d’Hippocrate, puisque les médecins modernes, quoique auteurs de certains changements dans les modes de traitement, avouent que ce maître a excellé dans l’art d’interpréter ces signes. »

    7. Riolan exagérait ce que dit le § 25 et dernier du Pronostic (Littré Hip, volume 2, pages 189‑191) :

      « Il faut avoir une connaissance approfondie des signes et des autres symptômes, et ne pas ignorer que, dans toute année et toute saison, les mauvais signes annoncent du mal et les bons du bien, car les signes que j’ai énumérés se vérifient dans la Libye, à Délos et dans la Scythie. En conséquence, que l’on sache bien que, dans les mêmes contrées, la conclusion tirée des signes sera beaucoup plus souvent juste que fausse si, par l’étude, on apprend à les apprécier et à en calculer la valeur. »

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre iii, note 7.

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(Consulté le 13/06/2024)

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