Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre iv, note 35.
Note [35]

Il s’agit de la lettre de Pierre De Mercenne à Jean Pecquet, qui blâmait ainsi (page 153) l’argumentaire des opposants aux nouvelles voies du chyle.

Le renvoi d’Hyginus Thalassius (alias De Mercenne) à la page 205 du traité de Jean ii Riolan contre Pierre Guiffart (v. infra note [55]) n’est pas tout à fait innocent, car il permet de lire cet inepte morceau de bravoure :

Quis enim prudens Medicus in doctrina Hippocratis et Galeni versatus, æquo animo ferat, Cor nobilissimum viscus, cui reliqua viscera famulantur, nostri corporis Solem, cuius influxu et irradiatione omnes corporis partes calent, et subsistunt, ex quo suum ortum atque vitam repetunt, dici et reputari coquum totius corporis ? in eius conclaui culinam fieri ? et si credimus Circulatoribus Harveianis, cloacam esse totius corporis, dum sordes cum Sanguine ad ipsum vndiquaque refluunt, vt per arterias deferantur, et expurgentur per loca conuenientia ? An ita Cor vindicatum est ab illis inquinamentis, quibus conspurcatur ? imò vindicatum erit Cor, et liberatum ab isto vilissimo ministerio nostra industria, nobilioribus officiis addictum ; Vt sit nostri corporis primum mobile, et perpetuum, quamdiu viuitur ; Saltuosus aruspex, pulsatili malleolo fabricans protrudensque spiritus in palingenesiam spiritus insiti, æteherei elemento stellarum respondentis : et significans nobis motu suo vitæ fatum, præterea animæ domicilium, quod nitidum, et purum ipsa conatur conseruare quantum potest. Ac proinde animal in animali sanguisorbum αιματοφαγον dici potest, ratione Circulationis, sed nunquam erit culinarium, neque foricarium.

[Quel sage médecin imprégné par la doctrine d’Hippocrate et de Galien supporterait tranquillement que le cœur soit dit et réputé être le cuisinier de tout le corps, quand il est le plus noble des viscères, que servent tous les autres, le Soleil de notre corps dont l’écoulement et le rayonnement réchauffent et nourrissent toutes les parties, d’où elles tirent éveil et vie ? Ferait-on la cuisine dans ses cavités ? Et si nous en croyions les circulateurs harvéens, serait-il l’égout de tout de corps puisque les ordures y affluent de toutes parts avec le sang pour être transportées par les artères et purgées par les lieux idoines ? Le cœur est-il ainsi puni par ces saletés qui le souillent ? Bien au contraire, car nos travaux le vengeront et libéreront de cette charge qui est la plus vile de toutes, et de très nobles fonctions lui seront attribuées, faisant de lui le premier mobile de notre corps, qui ne cesse d’agir tant que nous vivons ; le devin sylvestre, {a} qui façonne les esprits vitaux de son maillet palpitant {b} et les expédie pour régénérer l’esprit animal, lequel est l’égal de l’élément éthéré des astres ; son mouvement nous indique la destinée de la vie, étant en outre le domicile de l’âme et mettant toute la force dont il est capable à le conserver propre et pur. Si on adhère à la circulation, on peut donc dire qu’il est, à l’intérieur de l’animal, {c} un animal avaleur de sang, hématophage, mais jamais il n’y sera un cuisinier ni un vidangeur].


  1. Traduction littérale d’une métaphore que je n’ai pas bien comprise : s’agirait-il d’un druide ?

  2. En tenant pulsatili (cas datif) pour une coquille, au lieu de pulsatile (ablatif).

  3. En tenant animali (cas datif) pour une coquille, au lieu d’animale (ablatif).

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Hyginus Thalassius (1654)
alias Pierre De Mercenne,
Brevis Destructio de la
première Responsio (1652)
de Jean ii Riolan (1654) :
chapitre iv, note 35.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/pecquet/?do=pg&let=0053&cln=35

(Consulté le 13/06/2024)

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