Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
6. Sur la circulation du sang, note 3.
Note [3]

Avant-dernier paragraphe du second Exercitatio [Essai] de William Harvey sur la circulation du sang, contre Jean ii Riolan, page 139 : {a}

Concludam, ut tibi satisfactionem pleniorem faciam (Doctissime Riolane) qui in mesentericis venis, circulationem non fieri existimas, in vivâ dissectione (quod facilè poteris expriri) videbis, ex venarum, infrà ligaturam, turgescentiâ, idem, quod in administratione phlebotomiæ, ex ligatura in brachio, accidere, quod transcursum inibi sanguinis patefaciat..

« Enfin je terminerai, savant Riolan, en répondant entièrement à votre objection, qu’il n’y a pas de circulation dans les veines mésentériques. En liant sur un animal vivant, ce qui est très facile, la veine porte près du hile du foie, vous verrez le gonflement des veines placées au-dessous de la ligature, comme, dans la phlébotomie, au-dessous du bras qu’on a lié. C’est que le sang ne peut plus traverser ces veines. » {b}

La Responsio de Riolan à Harvey {c} a ainsi prolongé leur dialogue de sourds (page 92) : {c}

Hoc mihi valde suspectum, attamen experimento facto veritas detegetur, quod est factu difficile propter effusionem Sanguinis. Sed quomodo intra membranas intestinorum per porositates distribui potest Sanguis arteriosus, ut postea à venis mesentericis resorbeatur ? Non videmus istam effusionem Sanguinis in intestinis quia rubicunda esse deberent, in viuentibus animalibus, neque porositates in istis membranis reperiuntur.

[Cela est à mon avis fort douteux, et la réalisation de l’expérience m’en a révélé la vérité : l’épanchement de sang la rend difficile à faire. Cependant, comment du sang artériel peut-il traverser des porosités situées dans les membranes des intestins pour se résorber ensuite dans les veines mésaraïques ? Chez les animaux vivants, nous ne voyons pas une telle effusion de sang dans les intestins, qui devraient en devenir rouges, et il ne se voit pas de porosités dans leurs membranes]. {d}


  1. Rotterdam, 1649, v. notule {a}, note [14], première Responsio de Riolan, 2e partie.

  2. Traduction de Charles Richet, 1879, page 244 (avec adaptation).

  3. Paris, 1652, v. note [14], première Responsio de Riolan à Jean Pecquet, 2e partie.

  4. Argument alors imparable que les adversaires de la circulation opposaient à Harvey, désespéré par son incapacité à prouver la réalité anatomique du réseau capillaire (v. notes [27] infra, et [25], Responsio ad Pecquetianos, 4e partie).

    Riolan affirmait que le sang ne peut passer des artères dans les veines sans provoquer un épanchement visible dans les tissus.


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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
6. Sur la circulation du sang, note 3.

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(Consulté le 13/06/2024)

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