Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
6. Sur la circulation du sang, note 30.
Note [30]

Avec ses railleries sur les viles opérations de cuisine, Jean ii Riolan voulait tourner en dérision les justes intuitions de Jean Pecquet sur les protéines dans les fonctions et la structure corporelles (v. note [6], Dissertatio anatomica, chapitre v).

V. supra note [27], pour l’incapacité de William Harvey à voir les capillaires, dont il s’est désespéré dans son « second Essai » [Exercitatio] contre Riolan. Il y a insisté sur les preuves indirectes (fonctionnelles) de ces communications, en allant jusqu’à cet argument scabreux : {a}

« Pour qu’on admette que le sang peut passer par toutes les porosités des tissus et se rendre dans toutes les parties, je n’ajouterai qu’une seule expérience. La corde fait au cou des hommes étranglés ou pendus ce que la compression {b} fait au bras : la face, les yeux, les lèvres, la langue, toutes les parties superficielles de la tête sont gorgées de sang, sont couvertes d’une vive rougeur et se gonflent extrêmement. Si après avoir enlevé le lacet nous plaçons un tel cadavre dans une position quelconque, en peu d’heures vous verrez tout le sang abandonner le visage et la tête pour aller des parties élevées aux parties basses, en passant par les pores de la peau, de la chair et des autres parties. Le sang semble tomber, conduit par son propre poids, et il colore d’une bouillie noirâtre les parties inférieures, et surtout la peau, qu’il remplit. {c} Combien le sang vif et animé par les esprits d’un animal vivant doit mieux pénétrer par les pores ouverts, que le sang stagnant et coagulé, condensé par le froid de la mort dans chaque partie, alors que les vaisseaux se sont resserrés et comprimés ! Combien, chez les vivants, le passage du sang est alors plus facile et plus rapide dans les organes ! »


  1. Traduction un peu modifiée de Charles Richet, 1879, pages 241‑242.

  2. Garrot.

  3. Lividités cadavériques, v. note [2], Dissertatio anatomica, chapitre vii.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
6. Sur la circulation du sang, note 30.

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(Consulté le 13/06/2024)

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