Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre v, note 1.
Note [1]

Dans son livre De Lactibus seu Venis lacteis [Des Lactifères ou veines lactées], {a} Gaspare Aselli a spéculé sur la destination et la terminaison des lactifères mésentériques à la fin du 19e chapitre, {b} page 43 :

Progressus earum, quantum mihi cognoscere datum fuit hactenus, hic est. Ab intestinis (hunc enim progressum sumo, vt mihi notiorem) per Mesenterium (tab. 1.2) obliquo ductu, duas inter eius tunicas, partim seorsum à vasis reliquis, partim cum illis unà, modo recto ductu, modo eadem transcendentes, et veluli decussantes, per plures glandulas, ad diremptus ramorum præsertim collocatas, in Pancreas vsque perferuntur. In Pancreate variè cancellorum (tab. 1. et 2.L.) in modum, vel si ita maius, spetie retium, aut capreolorum, implexæ sibi mutuò, et toto corpore confusæ, in plurimos, eosque inexplicabiles gyros, anfractusque hac illac, ferè vt in labyrinthis, aut meandris intorquentur. Ab eo rursus maioribus iam ramis, per portæ latera, quam quibusdam locis corollæ instar, siue annuli incingunt (tab. 3.R.) ambiuntque, missis quandoque etiam ad cauam propaginibus (tab. 3.M.) in iecoris caua subeunt. Inde illatæ in hepar ipsum, et difficilæ in minutissimas fibras, veluti quædam capillamenta (tab. 4.M.O.) in eius carnem quaquauersum, tamdiu disperguntur, disseminanturque dum prorsus obliterentur. Atque historia, et descriptio haru partium hæc est.

[Pour leur trajet, voici ce qui m’a été donné d’en savoir : depuis les intestins (en m’appuyant sur ce que je présume connaître le mieux), ils se portent jusqu’au pancréas en cheminant entre deux feuillets du mésentère, suivant un trajet oblique, séparément des autres vaisseaux ou en se joignant à eux (figures i et ii) {c}, soit directement, soit en passant par dessus eux comme s’ils les croisaient, au travers de plusieurs glandes, surtout localisées à leurs jonctions. Dans le pancréas, comme sous la forme de treillis variables (figures i et ii, lettre L), {c} ou surtout d’une sorte de réseaux ou de vrilles, entremêlés dans tout le corps de ce viscère, ils s’unissent les uns aux autres çà et là en boucles et sinuosités inextricables, comme on voit dans les labyrinthes ou les entrelacements ornementaux. De là, par d’encore plus grandes branches, flanquant la veine porte, qu’elles ceignent et entourent à la façon d’une petite couronne ou d’un anneau, (figure iii R) {d} ils partent en direction de la concavité du foie, avec parfois des émissaires dirigés vers la veine cave inférieure (figure iii M). {d} Enfin, dans la substance même du foie, de très petits rameaux, ressemblant à des cheveux, se dispersent et s’éparpillent en tous sens (figure iiii M‑O), {e} jusqu’à y disparaître entièrement. Telles sont la description et l’anatomie de ces parties]. {f}


  1. Milan, 1627, v. note [1], Experimenta nova anatomica, chapitre i. Ses figures en trichromie (noir, blanc, nuances de rouge) font de ce livre une exception parmi les ouvrages anatomiques de l’époque.

  2. V. note [1], chapitre xi de l’Historia anatomica, pour son titre complet.

  3. La lettre L désigne une structure ovale qui occupe le centre du mésentère, où convergent les lactifères (en blanc), mais sans montrer clairement ce qui correspond à des « glandes » intermédiaires :

    • sur la figure i, παγκρεατος portiuncula, in quam venæ lacteæ inter se implexæ, insinuantur forma Capreolum [la petite portion du pancréas où les veines lactées s’enchevêtrent et s’insinuent sous comme les vrilles de vigne] ;

    • sur la figure ii, Implicatio Lactearum in Pancreas [Entrelacement des lactifères sans le pancréas], où il en émerge deux canaux plus gros (N) marqués comme étant Progressus Lactearum ex Pancreate ad hepar [le trajet des lactifères allant du pancréas au foie].

  4. Dans la légende de la figure iii :

    • la lettre R désigne la veine porte (Vena Portæ),

    • la lettre M, la veine cave inférieure (Vena cava),

    • et la lettre T, dont parlait Thomas Bartholin, entre les deux précédentes, la racine du mésentère (Origo Mesenterij), sans montrer de collecteur principal du chyle.

  5. Dans la légende de la figure iiii :

    • la lettre M désigne la veine porte (Vena Portæ),

    • la lettre N, l’insertion des lactifères dans le foie (lactearum in hepar insertio),

    • et les cinq lettres O, le foie (Hepar), ou plus exactement la face inférieure des lobes hépatiques, avec la vésicule biliaire (P) et le canal cholédoque (V).

  6. La description d’Aselli et les dessins qui l’illustrent étaient pour leur plus grande part imaginaires.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre v, note 1.

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(Consulté le 13/06/2024)

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