Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
seconde Responsio aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1654)
3. Première partie, note 13.
Note [13]

En en donnant cette fois la référence exacte, Jean ii Riolan puisait dans le chapitre qu’il citait : {a}

« Tous les viscères sont doubles. La cause en est la disposition même du corps, qui est double, bien qu’elle se rattache à un principe unique. On y distingue en effet le haut et le bas, le devant et le derrière, la droite et la gauche. C’est encore ainsi que le cerveau tend à être composé de deux parties dans tous les animaux, ainsi que le sont les organes des sens ; c’est là aussi la raison des cavités du cœur. Dans les ovipares, le poumon est si profondément séparé qu’on pourrait croire que ces animaux ont deux poumons. Quant aux reins, tout le monde les connaît ; mais le foie et la rate donnent lieu à des doutes assez justifiés. Ce qui peut faire naître ces doutes à leur égard, c’est que, dans les animaux qui ont nécessairement une rate, elle paraît être une sorte de foie manqué ; et que dans ceux où elle n’est pas indispensable, et où elle est excessivement petite et à l’état de simple indice, le foie est évidemment formé de deux parties, dont l’une tend à être à droite, et dont l’autre, plus petite, tend à se placer à gauche. Cependant cette disposition n’est pas moins évidente chez les ovipares que dans ces animaux-là ; et chez quelques-uns d’entre eux, aussi bien que chez les vivipares, le foie est évidemment partagé en deux, comme, dans certaines contrées, les lièvres paraissent avoir deux foies, de même qu’en ont quelques poissons, et spécialement les sélaciens. {b} Comme le foie est placé plutôt à droite, la rate est devenue nécessaire en quelque mesure, sans être néanmoins absolument nécessaire dans tous les animaux. Ce qui fait que la nature a fait des viscères doubles, c’est qu’ainsi que nous venons de le dire, il y a deux côtés dans l’animal, la droite et la gauche. Chacun de ces côtés exige et cherche son semblable ; ils tendent à avoir une nature qui se rapproche, sans cesser néanmoins d’être double ; et de même que les animaux sont doubles, bien que ne formant qu’un seul et même tout, de même se forme aussi chacun des viscères. […] Le cœur et le foie sont donc indispensables à tous les animaux : d’une part, le cœur est nécessaire comme le principe de la chaleur, car il fait une sorte de foyer où soit déposée la flamme vitale de la nature, et ce foyer doit être bien gardé, comme si c’était la citadelle du corps ; d’autre part, le foie est destiné à aider la digestion. {c} Tous les animaux qui ont du sang ont besoin de l’un et de l’autre de ces viscères. Aussi, ces animaux sont-ils les seuls qui possèdent ces deux viscères à la fois. »


  1. Traduction de Jules Barthélemy-Saint-Hilaire, 1885.

  2. Raies et requins.

  3. Ce qu’on peut interpréter comme voulant dire que le sang se forme dans le foie.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
seconde Responsio aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1654)
3. Première partie, note 13.

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(Consulté le 13/06/2024)

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