Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
1re de 6 parties, note 38.
Note [38]

Vnote Patin 1/306 pour la première édition des Institutiones anatomicæ de Caspar Bartholin (Wittemberg, 1611). En se fondant sur les dates de leurs privilèges, Jean ii Riolan avançait d’un an la parution de ses deux premiers livres d’anatomie :

  • Schola Anatomica novis et raris observationibus illustrata. Adjuncta est accurata Fœtus humani Historia,

    [École anatomique enrichie de nouvelles et rares observations. Avec une soigneuse Description du fœtus humain] ; {a}

  • Ioannis Riolani Ambiani, Medici Parisiensis, Viri Clarissimi Opera omnia. Tam hactenus edita, quam posthuma, Authoris postremâ manu exarata et exornata : quibus Universam Medicinam fideliter et accuratè descripsit, atque illustrauit,

    [Œuvres complètes du très brillant M. Jean i Riolan, {b} médecin de Paris natif d’Amiens : précédemment éditées ou posthumes, mais revues et embellies une dernière fois par leur auteur, elles décrivent et illustrent fidèlement et soigneusement la totalité de la médecine]. {c}


    1. Paris, Adrianus Perier, 1608, in‑8o de 369 pages.

    2. Mort en 1606.

    3. Ibid. et id. 1610, in‑fo en deux parties de 187 et 665 pages, dont la première est l’Anatome Corporis humani per Ioannem Riolanum Filium Anatomicum Regium [Anatomie du corps humain par Jean Riolan le fils, anatomiste royal].

Jean ii Riolan a prolongé et durci son attaque contre Caspar Bartholin (dont j’ai traduit le début entre guillemets) dans la préface de ses animadversions contre le Theatrum Anatomicum de Caspar Bauhin (page 687) : {a}

Ergo iam, quinque effluxerant anni, quibus anatomen publicè docebam et demonstrabam, magna auditorum etiam Germanorum frequentia : nec est verisimile Bartholinum, qui omnes Europæ Academias perlustravit ; et Lugdunobatauam non longè à Lutetia dissitam adiuit, ut Pauuium Anatomica demonstrantem videret, Parisiensem præteriisse, cuius tamen nullam fecit mentionem, ne ab ea aliquid didicisse cogeretur fateri, cùm tamen in suis peregrinationibus Galliam vidisse testetur. Non improbo tamen Institutiones Anatomicas Bartholini, imò laudo tanquam methodicè et perspicuè scriptas, sed plurima ex Bauhino deprompta sunt, si demas quasdam Obseruationes Patauinas, et alias nostris consimiles, sed tam dextro Mercurio suffutatur, vt nequidem Lauerna Dea furtum deprehenderet. […]

Pro certi affimarem Bartholinum nusquam dissecuisse cadaver humanum, saltem ab anno 1611. vsque ad annum 1622. cùm in illa editione postrema, nullam mentionem faciat alicuius Anatomes à se celebratæ publicè, vel priuatim, quod non omisisset. In tractatu de studio Medico, ingenuè fatetur, se ab aliquot annis deseruisse studium Medicinæ, vt sapientiæ cælestis doctrinam iuuentuti publicè ac ordinatè, Deo sic vocante, et magno Rege meo, reliquoque magistratu iubente instillare inciperem, Itaque Professor fuit Regius in Theologia, non Medicina, et editione vltima Goslariæ facta se Theologum profitetur. Prudenter eius filius Thomas Bartholinus in editione recenti Lugdunobataua istam professionem substituit

[J’enseignais et démontrais donc publiquement l’anatomie depuis déjà cinq années à une foule d’auditeurs, dont maints Allemands. Il est vraisemblable que Bartholin y ait assisté, puisqu’il a visité toutes les universités d’Europe, dont celle de Leyde, où il a vu opérer Pavius, puis est allé à Paris, qui n’en est guère éloignée ; mais il n’en a rien dit, pour ne pas être obligé d’avouer qu’il y a appris quelque chose, tout en témoignant s’être rendu en France. Je ne blâme pourtant pas ses Institutions anatomiques, et loue même la méthode et la précision de leur rédaction, mais il y a beaucoup emprunté à Bauhin, si vous ôtez ses observations de Padoue et d’autres qui sont semblables aux miennes : Mercure l’aide si bien à dérober que pas même la déesse Laverne ne verrait son larcin. {b} (…)

J’affirmerais avec assurance que Bartholin n’a jamais disséqué un cadavre humain, à tout le moins entre 1611 et 1622 puisque dans cette dernière édition {c} il ne mentionne aucune anatomie qu’il ait accomplie en public ou en privé, comme il n’aurait pas omis de faire. Dans son traité sur l’Étude de la médecine, il avoue ingénument avoir abandonné depuis quelques années l’étude de la médecine, et sur l’appel de Dieu et à la demande de son grand roi et du reste des magistrats, il a entrepris d’enseigner publiquement et régulièrement à la jeunesse la doctrine de la sagesse céleste. {d} Ainsi a-t-il été professeur royal de théologie, et non de médecine, et dans une dernière édition, parue à Goslar, il s’intitule théologien ; {e} mais son fils, Thomas Bartholin, a prudemment supprimé cette profession dans la récente édition de Leyde]. {f}


  1. Opera anatomica vetera et nova, Paris, 1649, v. supra première notule {a}, note [26].

  2. Traduction du Tam dextro Mercurio suffurari, ut ne Lauerna quidem possit deprehendere qui se lit dans l’Avertissement au lecteur des Leçons anatomiques et chirurgicales de Germain Courtin (Paris, 1612), mais je n’ai pas trouvé de source plus ancienne à cette méchanceté qui a inspiré à Riolan : vnotes Patin 7/1288 pour Mercure, dieu romain du commerce et des voleurs (Hermès des Grecs), et 8/8220 pour Laverne, déesse des larrons.

  3. Thomas Bartholin a édité pour la dernière fois les Institutiones Medicæ de son père, à Leyde en 1641, in‑8o de 496 pages, avec un frontispice où figurent les portraits de neuf anatomistes, dont ceux de son père Caspar et de Riolan le Jeune (ce qui est tout de même un hommage conséquent, d’autant qu’il est très souvent cité dans le livre).

  4. Copenhague, Georgius Hantzschius, 1628, in‑8o de 16 pages, page 1 vo.

  5. Casp. Bartholini D. Phil. Medici et Theologi ac Profess. Regii, Institutiones Anatomicæ… [Institutions anatomiques de Caspar Bartholin, docteur en philosophie, médecine et théologie, et professeur royal…] (Goslar, Nicolaus Dunckerus, 1632, in‑8o de 482 pages).

  6. Dans l’édition suivante des Institutiones Medicæ (Leyde, 1641, v. supra notule {c}), Thomas Bartholin n’a donné à son père que le titre de D. et Profes. Regius.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
1re de 6 parties, note 38.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/pecquet/?do=pg&let=1054&cln=38

(Consulté le 13/06/2024)

Licence Creative Commons