[Ms BIU Santé no 2007, fo 175 vo | LAT | IMG]
Me voici qui vous écris à nouveau car Sebastian Switzer [2] nous quitte pour rentrer en votre pays et je n’ai pu obtenir de lui qu’il accepte de prendre un miroir à expédier là-bas : il dit qu’un objet de cette fragilité ne peut être transporté en des lieux si éloignés sans risque manifeste d’être brisé. Voyez donc la difficulté de cette entreprise, convenez peut-être de son impossibilité et décidez quoi faire ; et si votre argent ne peut être converti en un miroir, songez à le dépenser à autre chose. J’ai discuté avec divers marchands de miroirs, chez qui on en trouve grande quantité et variété ; le plus beau peut être acquis pour 20 thalers, [3] je pourrais vous l’envoyer bien emballé et dûment ficelé, mais je ne dispose d’aucun porteur idoine : votre ami Öchs [4] a aussi refusé de s’en charger. Pierre Mocquillon [5] s’est en outre souvenu que, dans vos lettres, vous aviez parlé d’un coffre, faites-nous donc savoir quelle sorte de coffre vous voulez. Est-ce un coffre en bois, couvert de cuir noir ou de maroquin rouge, enveloppé dans des tapis turcs ? [1] Est-ce quelque petit coffret précieux et ouvragé, du genre de ceux qu’ont les femmes des grands de chez nous ? Si tel est le cas, écrivez-nous du prix, de la matière, de la taille que vous désirez. Vive et vale, et aimez-moi. Je salue de tout cœur monsieur votre père, [6] votre très chère épouse [7] et le très distingué M. Horst. [8] Vale et aimez-moi.
De Paris, ce lundi 1er de septembre 1664.
Vôtre et sien, Guy Patin.