[Ms BIU Santé no 2007, fo 187 ro | LAT | IMG]
Au très distingué M. Johann Daniel Horst, docteur en médecine, à Francfort. [a][1]
En plus de ce que je vous ai tout récemment écrit, ce 4e de mars, par l’intermédiaire de votre fils, [2] je reprends la plume pour vous faire savoir que j’ai confié à votre M. Sebastian Switzer, courtier de Francfort, [3] un colis à vous porter ; dedans, vous trouverez notre Hollierus que vous m’avez demandé, [4] avec un autre paquet à remettre à notre ami M. Sebastian Scheffer. [5][6] J’y ai aussi mis le privilège pour votre Beyer, dont je vous ai écrit les conditions. [1][7] Ici sévit un froid très intense, fort ennemi des Muses ; mais le mois prochain, nous espérons un temps plus agréable et plus doux, mieux adapté aux études. Depuis bientôt un an, nous avons eu ici peu de malades ; néanmoins, après notre rigoureux hiver, je crains fort qu’au printemps prochain, quantité de fièvres et autres maladies n’assaillent nos citoyens, lesquelles en abandonneront beaucoup à la Libitine. [8] Sortes nostræ in manibus Domini, [2][9] les bienfaits nous viennent de Lui seul, et à nous d’endurer nos malheurs. [10] Je salue votre famille. Vale et aimez-moi. Si vous m’achetez quelque chose à vos foires, [11] envoyez-moi la note de vos dépenses pour que j’en rembourse votre fils ; comme tout le monde ici, il éprouve l’âpreté d’un si dur hiver et l’endure à contrecœur.
De Paris, le 9e de mars 1665.
Votre G.P. de tout cœur.