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Au très distingué M. Bernhard Verzascha, docteur en médecine, à Bâle.
Très distingué Monsieur, [a][1]
Ayant reçu hier votre très agréable lettre, j’y réponds brièvement et sans délai. Je ne conteste ni ne mets en doute qu’un calcul se puisse tenir caché au fond de la vessie ; sans nier que nulle manifestation ne saurait à elle seule révéler sa présence au médecin, je pense qu’il peut l’établir sur la combinaison de plusieurs signes. [2] Je suis de même avis que vous sur le diagnostic, mais juge qu’il faut s’abstenir de diurétiques en une telle situation, [1][3] car c’est la cystotomie qui est requise avant tout, la pierre ne pouvant en effet être retirée que par l’ouverture de la vessie. [4] Vous avez néanmoins besoin du plus habile opérateur de Paris : celui-là est François Colot ; [5] il est de présent à Mayence, [6] chez l’archevêque électeur de ce lieu ; [7] vous pourrez vous y rendre pour savoir où il demeure. Entendez-vous alors avec lui pour convenir d’un prix et savoir quel est le meilleur moment pour vous faire tailler, après que vous aurez quitté Mayence. [2] Buxtorf, [8] à qui je n’avais rien demandé et dont je n’attendais rien, m’a très généreusement gratifié ; [Ms BIU Santé no 2007, fo 207 vo | LAT | IMG] je l’en remercie, tout comme vous. [3] J’ai envoyé pour vous notre Hortus regius [4][10][11] à votre collègue, M. Burcardus. [9] Le mois prochain, je vous enverrai autre chose de plus belle importance. Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.
De Paris, le 6e d’avril 1666.
Vôtre en tout, G.P.