[Ms BIU Santé no 2007, fo 209 vo | LAT | IMG]
Au très distingué M. Johann Georg Volckamer, à Nuremberg.
Très distingué Monsieur, [a][1]
J’ai reçu vos deux derniers paquets : l’un venait de M. Paul Felwinger, [2] à qui je répondrai plus tard ; [1] l’autre contenait deux très gros volumes de diverses disputations académiques, [3] dont je vous remercie de toute mon âme. Si de tels autres se présentent à vous ou se trouvent à vendre, touchant principalement à la physique ou à la médecine, je vous demande de tout cœur de me les acheter. Mais indiquez-moi, je vous prie, le montant des dépenses que vous avez faites, afin que je vous les rembourse par l’intermédiaire de M. Picques. [4] Je ne doute pas que vous ayez eu connaissance de l’incendie de Londres, [5] c’est vraiment effrayant, Dii meliora ! [2] Le très distingué M. Hannibal Sehested, [6] ambassadeur du sérénissime roi de Danemark, [7] auprès du nôtre, [8] est ici mort subitement de violente apoplexie, [9] qui était une rupture de vaisseaux avec très abondant épanchement de sang dans les diverses parties du cerveau, comme l’a montré l’autopsie faite en ma présence. [10] La cause de la mort a été un authentique coup de sang, tel que l’a appelé Aurelius Victor dans l’Epitome Cæsarum, [3][11][12] survenu dans un corps charnu, obèse, trapu, plein de suc et excessivement pléthorique. [13] Beaucoup espèrent une paix, l’hiver prochain, entre Français, Anglais et Hollandais ; [14] je souhaite qu’elle aboutisse. Je salue tous nos amis, mais vous le tout premier, très distingué Monsieur. J’ai écrit à notre ami Spon [15] au sujet de l’imprimeur lyonnais, concernant M. Rolfinck, [4][16] que je salue, tout comme M. Theodor Schenck, [17] dont j’espère et attends de vous la disputatio de Plantis. [5] Envoyez-moi, je vous prie, un compte des sommes que vous avez engagées pour moi, afin que je purge mon ancienne dette, et indiquez-moi ce que vous désirez venant de notre ville. Vale, très distingué Monsieur, et aimez-moi.
De Paris, le 8e d’octobre 1666.
Vôtre de tout cœur, Guy Patin.
Je trouverais heureux que M. Rolfinck rééditât toutes ses œuvres et en fît un recueil, car il s’y trouve beaucoup d’excellentes choses ; mais elles ont besoin d’être revues et corrigées. [4]