À Charles Spon, le 5 juillet 1652

Note [33]

Guy Patin se méprenait sur le sort du comte de Palluau : il n’avait pas participé pas au combat du faubourg Saint-Antoine car il assiégeait alors Montrond en Berry.

Louis du Prat, marquis de Nantouillet et Jacques Stuer de Caussade, marquis de Saint-Mesgrin (ou Saint-Maigrin) servaient tous deux dans les troupes du roi.

Armand-Charles de La Porte de La Meilleraye (1632-1713) appartenait au même camp, mais ne fut que blessé. Fils unique du maréchal Charles de La Meilleraye, et de Marie Ruzé d’Effiat, sa première épouse, il était successivement devenu lieutenant général de la Haute et de la Basse-Bretagne, et du comté nantais en 1642, grand maître et capitaine général de l’Artillerie de France en 1648, puis maréchal de camp en 1649. Lieutenant général des armées du roi en 1654, il allait épouser en 1661 Hortense Mancini, nièce de Mazarin. Cette union, outre une fortune estimée à 28 millions de livres, lui valut de devenir duc Mazarin, pair de France, gouverneur d’Alsace, du bailliage d’Haguenau, etc. Frappé de paranoïa, la suite de sa vie ne fut qu’une succession de malheurs profonds pour lui-même et son entourage (G.D.U. xixe s.).

Sa plus insigne extravagance fut de mutiler irrémédiablement celles des œuvres d’art héritées de Mazarin qu’il jugeait obscènes. Saint-Simon (Mémoires, tome i, page 628) rapporte qu’à la mort de sa femme en 1699 :

« M. Mazarin, depuis si longtemps séparé d’elle et sans aucun commerce, fit rapporter son corps et le promena près d’un an avec lui de terre en terre. Il le déposa un temps à Notre-Dame-de-Liesse {a} où les bonnes gens la priaient comme une sainte et y faisaient toucher leurs chapelets. À la fin, il l’envoya enterrer avec son fameux oncle en l’église du Collège des Quatre-Nations à Paris. »


  1. V. note [3], lettre 624.

Blessé « dangereusement d’un coup de mousquet dans la cuisse » (Journal de la Fronde, volume ii, fo 106 vo), Michel-Paul Mancini (v. note [6], lettre 267), neveu de Mazarin, allait mourir 15 jours plus tard.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 5 juillet 1652, note 33.

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(Consulté le 26/04/2024)

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