À Charles Spon, le 1er décembre 1654
Note [13]
François Cureau de La Chambre, fils aîné de Marin (v. note [23], lettre 226), médecin du Chancelier Séguier (v. note [23], lettre 226) et comme lui natif du Mans, avait d’abord reçu les trois grades de bachelier, licencié et docteur en médecine à Montpellier en la même année 1652. Il était venu exercer à Paris où, sans doute pour se garder de toute interdiction, il avait recommencé ses études : nommé bachelier le 28 mars 1654, il allait obtenir le premier lieu de la licence (v. note [8], lettre 3) en juin 1656, puis son doctorat en décembre suivant. François devint ensuite premier médecin de la reine (O. in Panckoucke et Dulieu).
Les dix bacheliers du carême 1654 avaient été, par ordre décroissant de mérite, François Cureau de La Chambre, François Boujonier, Philippe Chartier (demi-frère de Jean), Charles Patin (deuxième fils de Guy), Nicolas Morin, Philippe Douté, Nicolas Liénard, Abraham Thévart, Gilles Le Bel et Claude de Frades.
Depuis la Saint-Martin (11 novembre), ils disputaient l’un après l’autre leur première thèse quodlibétaire. Le jeudi 26 novembre, sous la présidence de François Guénault et en la très honorable présence du Chancelier Séguier, François Cureau de La Chambre disputait sur la question An cerebrum corde nobilius ? [Le cerveau est-il plus noble que le cœur ?] (Comment. F.M.P., tome xiv, fo 128). Les neuf autres bacheliers disputèrent suivant leur rang et le chancelier écouta les « dires » des six premiers. La conclusion de la thèse fut affirmative. Charles Patin, Carolus, qui portait le même prénom que Spon, allait disputer le jeudi 10 décembre suivant. La thèse cardinale viendrait au printemps 1655, conférant le titre de bachelier émérite ; puis ce serait la seconde quodlibétaire à l’automne-hiver 1655-1656, suivie, au printemps, par les épreuves de la licence.