À Charles Spon, le 17 août 1655
Note [12]
« vulgairement appelés chirurgiens à robe et à bonnet ».
Pratiquant un métier manuel, les chirurgiens barbiers (v. note [1], lettre 6) ne pouvaient être reçus maîtres qu’après avoir subi l’examen d’un jury composé de membres jurés de leur corporation (v. note [8], lettre 361). L’épreuve portait sur leurs connaissances théorique du métier, mais aussi pratiques, sous la forme d’un chef-d’œuvre, terme que Furetière définit pour les artisans comme :
« un ouvrage excellent que les aspirans à la maîtrise dans chaque métier doivent faire en présence des jurés par forme d’examen pour montrer qu’ils en sont capables. Il y a des maîtres de lettres, {a} et des maîtres de chef-d’œuvre. Les fils de maîtres font, au lieu de chef-d’œuvre, une simple expérience. Le chef-d’œuvre des selliers est un arçon à corps ; {b} celui des boulangers est du pain broyé ; {c} celui des savetiers un soulier qui se retourne. {d} Mais on tient que le principal point est de bien arroser le chef-d’œuvre, c’est-à-dire, de faire bien boire les jurés. » {d}
- « Les lettres de maîtrise sont des lettres de privilège que le roi accorde à quelques artisans pour les dispenser de faire chef-d’œuvre » (ibid.).
- Une selle dont l’arçon arrière remontait jusqu’au milieu du dos du cavalier.
- Petit pain de fine farine.
- Soulier ou botte dont la tige est souple et se retourne à la manière d’un gant.
- Pour les chirurgiens barbiers, le chef d’œuvres consistait à pratiquer une saigné ou à poser un pansement (appareil). En qualifiant les chirurgiens barbiers de « maîtres de chef-d’œuvre. », Guy Patin voulait signifier qu’ils étaient des artisans soumis aux médecins de la Faculté, les distinguant bien en cela des chirurgiens de Saint-Côme, dits de longue robe, beaucoup plus indépendants de la Faculté.