À Hugues II de Salins, le 25 novembre 1655

Note [4]

« Scorbut est un mot danois : c’est une maladie due à une forte obstruction de la rate, avec haleine fétide, pourriture des gencives et ulcères des jambes. »

La description des symptômes était exacte, mais l’explication de Guy Patin restait loin de la vérité présente : le scorbut est une carence en vitamine C (acide ascorbique), substance indispensable à la vie que le corps humain doit tirer des aliments et qui ne se trouve que dans certains produits frais (fruits, légumes, viandes rouges) ; avant la découverte de la vitamine C (Albert Szent-Györgyi, prix Nobel en 1937), la consommation d’oranges (v. note [4], lettre 981) et de citrons était le traitement radical du scorbut.

Le mot vient des langues nordiques, mais son orgine exacte varie selon les étymologistes : skörbjugr (suédois), skyrbjugr (norvégien) pour œdème (bjugr) dû au lait caillé (skör, skyr) ; schorbûk (bas-germain), scheurbuik (néerlandais) pour maladie qui rompt ou lacère (schoren, schuren) le ventre (bûk, buik), etc. Le scorbut n’est devenu commun qu’à partir du xvie s., avec les voyages maritimes au long cours.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 25 novembre 1655, note 4.

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(Consulté le 28/03/2024)

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