À André Falconet, le 26 décembre 1662
Note [15]
Vers de Martianus Minneus Felix Capella, écrivain latin du ve s., sans doute avocat à Carthage ; De Nuptiis Philologiæ et Mercurii [Les Noces de Philologie et de Mercure] {a} (livre vi, La Géométrie, § 573, vers 26‑31) :
Arcibus urbanis veteres tibi templa dicarunt,
[Sur les collines des villes, les anciens t’ont {b} consacré des temples, pour glorifier la sagesse et pour qu’elle fleurisse dans la cité. Ton père, dit-on, t’a donné naissance sans l’alliance d’une mère, {c} parce qu’un sénat avisé ne prend pas en compte les avis des mères ; si tu régissais les décisions des hommes, alors ce serait une virago {d} qui déciderait. Ô la sainte sagesse des savantes Muses !].
Quod ratio amplificet quodque illa elatior urbe est.
Hinc de patre ferunt sine matris fœdere natam,
Provida consilium quod nescit curia matrum,
Consultisque virum præsis, hinc dicat virago.
O sacra doctarum prudentia fontigenarum.
- Le dieu Mercure (v. note [7], lettre latine 255) supplie Jupiter, son père, de le laisser épouser la savante vierge Philologie.
- À toi Pallas (Athéna ou Minerve, déesse de la Sagesse et des Arts, v. note [13], lettre latine 6).
- Dans la mythologie, Pallas est sortie du crâne de Zeus (Jupiter), après qu’il eut mangé Océanide ou Métis, mère de la déesse.
- Femme qui agit en homme, amazone.
La loi salique est primitivement un code juridique établi vers le ve‑vie s. pour les Francs dits Saliens. À partir du xive s., on a appelé loi salique un des articles de ce code, De Allodis [Les Biens héréditaires] (titre lxii, art. 6), pour interdire aux femmes de succéder au trône de France :
De terra Salica nulla portio hereditatis mulieri veniat, sed ad virilem sexum tota terræ hereditas perveniat.
[Pour la terre salique, aucune portion de l’hérédité n’en sera recueillie par les femmes ; mais l’hérédité tout entière en sera dévolue aux mâles].