À André Falconet, le 18 décembre 1669

Note [1]

« Mortalité » est à prendre ici au sens d’épidémie. Le chevalier de Jaucourt (L’Encyclopédie) a défini celle dont il était ici question :

« Ainsi, lorsque selon le langage ordinaire, nous nous servons de l’expression de fièvre maligne, nous entendons une fièvre qui n’est pas salutaire, parce qu’elle ne peut pas vaincre la cause de la maladie. {a} Alors, cette cause et ses effets sont fort redoutables, surtout dans les fièvres continues, épidémiques, où l’art ne peut suppléer à la nature pour expulser une cause pernicieuse qui n’a pas d’affinité avec les excrétoires. C’est pourquoi on peut regarder dans ce cas une maladie comme maligne, par la seule raison que la nature ne peut pas se délivrer de cette cause par la fièvre, ou par des éruptions extérieures, avant qu’elle fasse périr le malade. […] Les fièvres épidémiques érésipélateuses, malignes, pétéchiales, pourprées, qui produisent la corruption des humeurs, en changeant la nature des esprits et en opprimant le cerveau, causent assez communément des affections comateuses accompagnées de péril. Leur méthode curative demande souvent la saignée, les lavements réfrigérants ou purgatifs, les vésicatoires {b} appliqués à la nuque du cou, les antiphlogistiques {c} internes légèrement astringents, etc. »


  1. De nos jours, on persiste à penser, avec de solides arguments, que la fièvre (au sens d’élévation de la température corporelle) est une réaction naturelle de défense (inflammation), qui peut notamment ralentir la multiplication des microbes responsables d’une infection. Il n’est donc pas toujours souhaitable de la diminuer avec des médicaments antipyrétiques.

  2. V. note [39], lettre 246.

  3. Remèdes qui atténuent l’inflammation.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 18 décembre 1669, note 1.

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(Consulté le 28/03/2024)

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