À André Falconet, le 18 juin 1670

Note [3]

Accablant, une fois de plus et comme par réflexe, ses collègues antimoniaux, Guy Patin se méprenait sur les vrais motifs du décès d’Antoine D’Aubray (v. note [5], lettre 641), lieutenant civil qui avait succédé à son père, Simon, dans cette charge en 1666 : tout comme lui (v. note [5], lettre 877), il succomba bel et bien à un empoisonnement criminel perpétré, non par ses médecins, mais par sa sœur, la marquise de Brinvilliers (v. note [5], lettre 877), dont il fut la seconde victime familiale. Au commencement d’avril 1670, le lieutenant civil était tombé gravement malade à la suite d’un dîner qu’il avait donné à son château de Villequoy, en Beauce, et dans lequel on avait servi une tourte de béatilles, « petites viandes délicates dont on compose des pâtés, des tourtes, des potages, des ragoûts, comme ris de veau, palais de bœuf, crêtes de coq, truffes, artichauts, pistaches, etc. » (Furetière). À partir de ce moment, il ne fit que languir et il mourut, comme d’épuisement, le 17 juin suivant. Son frère François, conseiller au Parlement en 1663, lui succéda dans la tombe par le même procédé, au mois de novembre suivant (G.D.U. xixe s.) ; puis ce fut le tour de sa sœur, Thérèse, en 1675. La marquise fut décapitée, puis son corps brûlé en 1676.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 18 juin 1670, note 3.

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(Consulté le 12/11/2024)

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