Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-7
Note [94]
Poursuivant sur les statues, L’Esprit de Guy Patin en venait à Démétrios de Phalère. Philosophe péripatéticien du ive‑iiie s. av. J.‑C., disciple d’Aristote et de Théophraste d’Érèse, Dénétrios gouverna Athènes de 317 à 307, puis connut l’exil à Alexandrie, où il mourut en 282. Rien n’est resté du très grand nombre de ses ouvrages, hormis quelques citations.
Le Moréri s’est principalement inspiré de Diogène Laërce (livre v, 75‑82), qui conclut sa vie de Démétrios sur ces quelques Apophtegmes :
« C’est lui qui, ayant entendu que les Athéniens avaient renversé ses effigies, dit : “ mais pas la vertu qui fut cause qu’ils les ont érigées. ” Il disait que les sourcils ne sont pas une partie minime du visage : ils peuvent bel et bien assombrir la vie entière. Non seulement, disait-il, la richesse est aveugle, mais aussi le hasard qui la guide. Autant le fer est puissant à la guerre, autant en politique la force est à la parole. Voyant une fois un jeune homme dissolu, “ Voici, dit-il, un Hermès carré : {a} la traîne, le ventre, le sexe, la barbe. ” Des hommes à la superbe exagérée, il disait qu’il faut prendre la grandeur, mais laisser leur esprit. Les jeunes gens, disait-il, doivent à la maison respecter leurs parents, sur les routes, ceux qui viennent à leur rencontre, et dans la solitude, eux-mêmes. Dans la prospérité les amis ne s’éloignent que s’ils y sont invités ; mais dans le malheur, spontanément. »
- Une statue d’Hermès (Mercure) placée à un carrefour : v. la triade 58 du Borboniana manuscrit (note [32]).