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Ana de Guy Patin :
Triades du Borboniana manuscrit

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits. Ana de Guy Patin : Triades du Borboniana manuscrit

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(Consulté le 19/03/2024)

 

Ms BnF Fr 9730 [page 82] [1]

Paralipomènes ou les cent triades du Borboniana [1]

  1. Tria sunt animalia mendacissima et a quorum congressu omnis vir bonus, prudens et sapiens debet abstinere : ea sunt 1o meretrix, 2o chymista, [2] 3o monachus, [3] præsertim si indoctus fuerit, quales sunt plerique omnes. Horum animalium primum est vorago et abyssus perniciosissima, quam multi adeunt, et a qua pauci liberantur : c’est une sirène [4] qui enchante et empoisonne ceux qui en approchent, quæ neque debet audiri neque videri, urit enim videndo femina. [5] Secundum est ineptissimum animal, credulum et prope delirum : quammulta promittens, quorum centesimam partem non potest præstare. Tertium est animal conflatum ex inscitia, desidia, hypocrisi, fatuitate, etc., denique a vera sapientia abhorrens, ad meram infelicitatem et calamitatem natum[2]

  2. Ce M. F. avait beaucoup d’esprit, mais il en abusait trop : il était fou [6] et maniaque, presque enragé, trop débauché, sans aucun soin de son honneur ni de sa santé. Il aimait trop le vin, [7] et en buvait à toute heure de trop de sortes. Il bordelait rudement et prenait du tabac [8] plus qu’un filou, à tout moment. [3][9] On pourrait lui appliquer cette épigramme de Is. Pontanus, pag. 194 : [10]

    Et vinum et venerem veteres mala bina celebrant,
    addidit ecce suum tertia Lerna [11] malum.
    Hæc quæ Lerna rogas ? Quæ nigris venit ab Indis,
    inficiens nostrum nigra tobacca genus
    [4]

  3. Les trois plus grands fleuves de l’Europe sont le Danube, [12] le Pô [13] et le Rhône : [14] le Danube est en Allemagne, le Pô est en Italie, et le Rhône est en France. Quelques-uns, au lieu du Rhône, mettent le Rhin, [15] qui divise les Gaules d’avec l’Allemagne ; et de fait, ce fleuve est encore plus considérable que le Rhône, qui n’est pas si grand, mais qui est de beaucoup plus rabide < sic >. [5]

  4. Præcipui montes in orbe terrarum tres numerantur, nempe Alpes [16] in Europa, Caucasus [17] in Asia, Atlas [18] in Africa. Vide Barth. Keckermanni [19] Systema geographicum, Cap. 3, lib. 2, pag. 428, edit. in‑8o[6]

  5. Fatum, necessitas, Deus. Iam fatum quid ? æterna, ab æterno, in æternum, Dei lex : quam adeo non abrogare fa[s,] ut nec abrogari ei liceat aut derogari. Si ab æterno et immobilis : stulte, quid cum necessitate pugnas ? Hoc unum vinces, ut pluribus plagis contusus vincare. Si a Deo : impie, quid quereris ? Culpare non potes aliquid malum aut acerbum in eo et ab e[o] qui bonitas et benignitas totus. Justus Lipsius Cent. i, epistola 61[7][20][21]

  6. Tria maxime optantur : a nauta, portus ; a peregrino, patria ; a servo, libertas. Animus generosus per mortem corporis hæc tria simul adipiscatur. Fr. Piccolomineus [23] in libros de Generatione et corrupt. pag. 379[8][23]

  7. Tres humanæ sapientiæ principes videntur sui interfectionem [24] comprobasse, nimirum Plato, [25] Seneca [26] et Epictetus. [27] Vide Jo. Schildi [28] Exercitationes de morte Senecæ, pag. 150[9]

  8. Tres histriones loquuntur Christum repente et insperato esse confessi, nempe : Genesius [29] spectante Diocletiano ; [30] Ardalio quidam, homo item scenicus ; [31] tertius denique Porphyri[us] dictus. [32] Vide Jacob. Pontani [33] Attica bellaria, pag. 409, edit. Franc[10]

  9. Il y a aujourd’hui trois choses qui gouvernent le monde, ou tout au moins y ont-elles trop de crédit, savoir : 1o la tyrannie des princes et des grands ; 2o l’hypocrisie des prêtres et des moines ; [34] 3o l’orgueil et la superbe des riches du siècle, j’entends les mauvais riches, tels que sont les financiers, partisans, banquiers, usuriers, banqueroutiers [35] et leur séquelle. Les premiers n’ont ni pitié ni charité, [ils] abusent trop de leur pouvoir. Les seconds ont trop peu de conscience et son trop à leur aise. Les troisièmes sont faux et méchants, le dieu Plutus [36] leur fait tourner la tête, et en restent insolents et impudents ; ils se moquent de tout le monde parce qu’il sont l’argent d’autrui.

  10. Toute la perfection chrétienne est réduite à trois points, dont le 1er est s’absten[ir] du péché, < le > 2e, faire le bien, < le > 3e, souffrir les maux avec patience.

  11. « Saint Grégoire de Nazianze [37] nous apprend qu’il y a trois lumières spirituelles, dont [page 83] la 1re est Dieu, lumière infinie, qui ne peut être ni conçue ni expliquée que d’elle-même, et qui va se communiquant un peu au dehors, lorsqu’elle illumine les natures intelligentes. La 2e est l’ange, qui est un ruisseau, une participation, et comme le premier rayon de cette première lumière. La 3e, qui est même visible, est l’homme, à cause de la clarté de la raison dont son âme est douée, etc. » Le P. S. Jure [38] en son Homme spirituel, pag. 10. [11][39]

  12. « Je remarque trois sortes de sciences. La 1re est celle des philosophes, qui consiste, au dire de leur Chef, à voir une chose dans son fond, à la regarder dans sa source, et la connaître par sa cause. La 2e est la science des théologiens, qui se prend pour la connaissance d’une chose tirée non point de sa cause naturelle, comme celle des philosophes, mais de l’Écriture sainte et des principes de la foi, dont les hommes savants se servent pour prouver les vérités de notre religion à ceux qui les ignorent, etc. » « La 3e science est celle des saints, dont l’Écriture fait souvent mention, et un des sept dons du Saint-Esprit, et une lumière surnaturelle, etc. » Le même, page 389, etc. [12]

  13. Aristoteles, [40] io de Mundo et cœlo, cum de perfectione Mundi tractat, ait eum esse perfectissimum, quia, inquit, tria sunt omnia.

  14. Unus est Deus in Trinitate personarum.

  15. Triplex est ignis, elementaris, terrestris et subterrestris, seu inferus.

  16. Triplex est mare universi mundi : mare Magnum sive Oceanus, mare Mediterraneum, mare Caspium : [41] hoc nunquam exundat, licet maximi fluvii in illud influant, ut Volga.

  17. Turcarum Tyrannus [42] scribit se dominum triplicis maris, nempe Albi, Nigri et Rubri ; et vere videtur ob hanc triplicitatem recte assignari tridens Neptuno.

  18. Tres sunt veteris orbis partes, Europa, Asia et Africa : sic quoque tres sunt novi, scilicet America, [43] terra Antipolaris, [44] post fretum del Maine, et terra Polaris, [45] nondum cognita, post novam Zenlam[13][46]

  19. Triplex est Gallia : Aquitanica, Celtica et Belgica.

  20. Tres olim fuerunt apud veteres Gallos sapientes : Druidæ, Bardi et Eubages. [47] Vide Jani Cæcilii Frey [48] Cosmographiæ selectiora, pag. 161[14]

  21. Tres sunt in Africa maximi fluvii, Nilus, Niger et Senega[49][50][51]

  22. Antiqua Babylon [52] tam vastæ fuit amplitudinis, ut cum inimici unam partem urbis cœpissent, ex altera parte tantum triduo post, id innotuerit, ut refert Aristoteles in Politicis : [53] trium igitur dierum iter hæc urbs continebat.

  23. America tres sunt potissimum partes : una Magellanica, terraque Australis adhuc incognita ; [54] alia est America Meridionalis sive Peruviana ; [55] alia est Septentrionalis sive Mexicana[56]

  24. Nonnulli ex veteribus dixerunt septem esse ostia Nili principalia, per quæ in mare Mediterraneum se se præcipitat ; [57] esto, fuerit olim hoc unum ; constat tamen hodie tantum superesse tria, memoratu digna nempe Canopicum, Bolbiticum, et Pelusiacum. Vide Wendelini [58] admiranda Nili, pag. 220.

  25. Vulgari Judæorum proverbio, tria hominum genera pœnis futuri sæculi eximuntur : pauperes, quod egestas sit ignis urens, quo peccatorum scoriæ et sordes absumuntur ; male uxorati, quod durius supplicium mala conjuge nemini in hac vita possit contingere ; et magistratus, quod ab omnibus judicentur, etc[15][59][60]

  26. Un homme qui voudra devenir savant ès humanités n’a qu’à lire trois livres, qui sont pour cet effet très excellemment bons, savoir les Adages d’Érasme, [61] Antiquæ lectiones Cælii Rhodigini[62] et Hieroglyphica Pierii Valeriani[16][63]

  27. On y pourrait ajouter trois sortes d’épîtres : celles du bon Érasme, [64] celles de Lipse et celles de Joseph Scaliger ; [65] ou bien celles d’Isaac Casaubon, [66] lesquelles sont véritablement en plus grand nombre, mais elles ne sont pas fort élégantes, si vous ne prenez celles qu’il a fait imprimer de son vivant, quales sunt paucæ admodum, ad Cardinalem Perronium, [67] ad Frontonem Ducæum, [68] ad Mich. Lingelsheimium. [69] Epistolæ Plinii, [70] Politiani [71] et Mureti [72] sunt etiam optimæ[17] [page 84]

  28. Un bon père voyant son fils avancer dans les finances, où apparemment il ferait grande fortune, lui recommanda particulièrement qu’il eût à se garder de trois choses, dans lesquelles la bonne fortune précipite bien souvent les hommes, dont la 1re est l’athéisme, [73] la 2e est la grosse vérole, [74] la 3e, toute sorte de faute ou de vice criminel qui sentît la corde, l’infamie ou le bourreau.

  29. Il y a trois démons par le monde, dont est malheureux quiconque en est possédé : le 1er est l’ignorance ; le 2e est la pauvreté ; le 3e est la vérole. Que s’il est permis d’en adjoindre un 4e, ce sera l’envie de se venger, vindictæ cupiditas, qui est un vice incompatible avec un honnête homme ; beaucoup moins avec un chrétien, à qui Dieu même a dit, mihi vindicta, et ego retribuam[18][75][76]

  30. Le Grand Turc disait un jour à M. de Brèves [77] que les chrétiens sont les plus grands fous du monde, tant en religion qu’en morale et en politique : 1. ils adorent comme un dieu, et tiennent pour leur sauveur un homme qui a été pendu entre deux larrons ; 2. ils tiennent pour infaillible, [78] pour saint, pour un homme qui ne peut errer, et pour chef de leur religion le pape de Rome, qui est ordinairement un méchant homme, un renard fin et rusé, un maître fourbe, etc. ; 3. ils boivent du vin qui les rend catarrheux, [79] goutteux, [80] pierreux, [81] qui les rend délicats, qui leur abrège leur vie, etc. De ces trois points, le 1er est absolument faux ; le 2e est quelquefois vrai ; le 3e est absolument vrai. [19][82]

  31. Tria sunt genera mortis, acerba, immatura, naturalis : acerba dicitur infantum ; immatura, juvenum ; naturalis, senum. Ex Isidoro [83] lib. ii. Orig. cap. 2. desumpsit Ger. Jo. Vossius [84] lib. 4o Instit. Orat. pag. 93 ; quod tamen discrimen non semper observatur.

  32. Tres olim viros illustres ex dracone genitos putavit antiquitas, nempe Alexandrem Magnum, [85] Scipionem [86] et Augustum[20][87]

  33. Trois choses sont requises à un homme pour couler heureusement sa vie : sobriété, silence et santé ; His gradibus pereuntur ad quartum punctum jucundissimum, nempe ad sapientiam[21][88]

  34. Il y a dans le Vieux Testament trois grands et étranges bâtiments, savoir 1. l’Arche de Noé, [89] 2. la Tour de Babel, [90] 3. le grand et fameux Temple de Salomon, [91] à ce qu’a dit le Capitaine Pierrot. [22]

  35. M. de M., maître des requêtes[23] dit qu’un honnête homme, pour vivre doucement, doit être bien avec trois personnes, savoir 1 avec son curé, 2. avec sa femme, 3. avec son voisin.

  36. Il y a trois choses qui triomphent impunément et honteusement à Paris : 1. la bonne fortune des partisans et autres ; 2. la bonne mine des ambitieux malaisés ; 3. la superstition [92] des moines, des femmes, et autres en grand nombre qui ne sont pas bien guéris de la sottise du siècle.

  37. Il y a trois choses que presque tout le monde craint sans les bien connaître, et sans presque savoir ce que c’est : 1. Dieu, 2. la pauvreté, 3. la mort.

  38. L’instruction que donnaient les Perses à leurs enfants, depuis cinq ans jusques à vingt, consistait, au rapport d’Hérodote, [93] en 3 choses : 1. de bien tirer de l’arc ; 2. de monter à cheval avec adresse ; 3.  qu’ils estimaient le plus important de tous, de ne mentir jamais. M. de La Mothe Le Vayer, [94] p. 260 du 4e tome de ses opuscules. [24]

  39. Il y a trois choses qui entretiennent l’amour et qui le concilient, savoir : l’égalité, la bienveillance et la familiarité ; quæ quidem tria cum desint, videtur nullus inter deum et homines amori relictus, inquit Aristoteles, lib. 8. Ethicorum[25][95]

  40. Il y a trois choses qui détruisent le monde, savoir : les item des marchands ; les Recipe ou qui pro quo d’apothicaires ; [96] et les et cætera des notaires. [26]

  41. Les Anciens ont cru qu’il était permis à un homme d’honneur et de courage de se tuer soi-même en trois cas : 1. propter paupertatem ; 2. propter amorem ; 3. propter morbum. Voyez les Questions notables du droit de M. du Mesnil d’Olive, [97] in‑4o, à Toulouse, de l’an 1646. [27][98][99]

  42. Il y a trois choses qui sont en la puissance des juges, savoir : la vie, la mort et la fortune des hommes. [page 85]

  43. Trois choses sont requises pour faire une heureuse navigation : la 1re, d’avoir un vaisseau de bonne matière et équipé de toutes sortes de munitions ; < la > 2e, de se conduire par le conseil et de suivre les routes des plus expérimentés pilotes ; < la > 3e, de choisir un bon port, où l’on puisse aborder sûrement.

  44. Pour être grand et célèbre avocat, il faut être curieux de garder et observer 3 choses : 1. d’être affectionné et charitable à la défense du bien et de l’honneur de ses parties ; 2. d’être véritable en toutes ses paroles ; 3. d’être pertinent en ses discours et ses propos.

  45. Tritonia Pallas [100] dicitur quod in Trito Libyæ fluvio nata credatur : [101][102] vel quod tertio mensis die orta, ideo enim tertia dies Minervæ sacra est Athenis : vel quod εκ της τριτους i. Jovis [103] capite prognata : τριτω enim Bœotum lingua, caput nominatur : vel quod eadem cum luna sit, quæ apparet tertio quoque a coïtu die : vel quod eadem sit cum anima, quæ tres partes habet, επιθυμιαν, θυμον, λογισμον  : vel quod eadem sit cum prudentia : aut ex Democriti [104] sententia, quod hæc tria præstentur ab anima, bene consulere, recte judicare, juste agere, id est, ευβουλευειν, ευκρινειν και ευπραγειν. Embl<em>. Alciati, [105] in‑4o, pag. 16[28][106][107][108][109][110]

  46. in Ludovico ii. Hungariæ Bohemiæque Rege, [111] anno 1526. 29. Sextil. prope Mohacium, [112] in rivulo extincto, scribit Joannes Dubravius, [113][114] tria pecularia fuisse adornata, cuncta nimis præcocia : 1. quod cito adoleverit : 2. quod ante tempus barbam emiserit : 3. quod vix annum 18 ingressus canos ostenderit. Leguntur ista in Historia Bohemica prope finem. Eadem Emblem. Alciati pag. 877[29][115]

  47. Tria sunt quæ debent curare juvenes ut habeant, ex prudenti Plutarchi [116] monito, i. in animo temperentiam, in lingua silentium, in ore pudorem.

  48. Tria sunt saluberrima, non satiari cibis ; impigrum esse ad laborem ; et vitale semen conservare. [117] Plutarchus.

  49. Balnea, [118] vina, Venus, [119] conservant corpora nostra
    Corrumpunt eadem balnea, vina, Venus
    .

  50. Tria in conviviis requirebat Bacchylides : [120] 1. moderatum cibi ac potus apparatum ; 2. suave colloquium ac veram convivarum benevolentiam ; 3. bonum vinum, quo senes maxime delectantur. Ibid. 134.

  51. Tria sunt quæ se se invicem consequuntur, Bacchus, [121] Venus et podagra, [122] unde natum distichum Græcum et Latinum. Ibid.

    Λυσιμελους Βακχου, και λυσιμελους Αφροδιτης
    Γενναται θυγατης λυσιμελης ποδαγρα.

    Membrifragus Bacchus cum membrifraga Cythereia,
    progenerant natam membrifragam podagram
    .

  52. Tria sunt potus genera, vinum, zythum, [123] aqua. Vinum bibunt Europæi divites pene omnes : zythum pauperes et minus divites Angli, Scoti, Belgæ, Dani, Sueci, Poloni, Germani : aquam bibunt feminæ pene omnes in Europa, et sapientes fere singuli : ut et Africani, Asiatici, et Americani. Superest pomaceum, [124] ex fructibus confectum, magni usus in Normania, apud Benearnenses, et in Africa :

    Docti vina, rudes zythum, pecus hauriat undam[30]

  53. Tribus modis veteres comperimus fœdera sancire consuevisse : verbis, ut jurejurando ; factis, ut mactatis victimis : manibus, ut his fidem obstringerent. Unde tria apud eos erant rupto fœderis crimina : perjurii, aræ violatæ, et fractæ fidei. Idem ibid. p. 62.

  54. Tria sibi videri difficilia dixit sapiens Hebræus, viam aviculæ in medio aere volitantis : viam colubri in media planicie oberrantis : viam navis in æquore medio : sed omnium dificillimum, viam adolescentis in ipso ætatis fervore luxuriantis. Idem, ibid. p. 263.

  55. Tria speciosa videntur in conspectu Dei et hominum : concordia inter fratres : amicitia inter vicinos : vir et mulier in societate et fide mutua preservantes.

  56. Tria sunt vitia quæ Deo et naturæ repugnant, hominibusque valde displicent : nempe adolescentis ignavia : inopis superbia : et senis jam capularis libido intempestiva. Idem ibid. pag. 497[31]

  57. Tria significat Concio, ex Aulo Gellio, [125] lib. 18. cap. 7, 1. locum suggestumque unde verba fierent : 2. cœtum populi : 3. orationem ipsam quæ diceretur ad populum[page 86]

  58. Triceps olim effingebatur Mercurius, [126] quia physicam, ethicam et logicam amplectebatur : seu, quod cælestis, marinus, ac terrestris crederetur. Talis quoque solebat in triviis apponi cum inscriptione in singulis capitibus, quo duceret via hæc, quo rursus illa. Idem ibid. pag. 53[32]

  59. Tres amores facit Apuleius, [127] libello quem de philosophia scripsit, ubi Platonem [128] auctorem appellat : unum divinum, cum incorrupta mente et virtutis ratione convenientem ; alterum degeneris animi, et corruptissimæ voluptatis ; tertium ex utroque permixtum, mediocris ingenii et cupidinis modicæ. Ibid. pag. 460.

  60. Triplex est ignorantiæ causa efficiens : levitas animi : voluptas et superbia.

    Sunt quos ingenium leve, sunt quos blanda voluptas,
    sunt et quos faciunt corda superba rudes.
    Vide Alciat emblema 188. et ibid. pag. 799 et 801
    [33]

  61. Triplex ludi genus esse deprehendimus. Unum, quod sola sors regit, ut est lusus talorum, tesseranum, chartarum, etc. Alterum, quo arte magis quam sorte res agitur, ut est lusus latrunculorum, ludi equestres, pilæ, etc. Tertium ex his mixtum est, ut est in alveo lusorio, ubi etsi jactus talorum ex sorte pendeat, tamen calculos arte disposimus. ibid. pag. 558[129]

  62. Triplex est omnis humanæ vitæ lapsus : aut cum transgredimur, i. secus facimus quam oportet, quod est plus quam decet ; aut quod omissum oportuit, neque satis considerate fecimus ; aut omittimus quod erat faciendum. Ibid. pag. 103.

  63. Tria genera risus ponit Clemens Alexendrinus : [130] μειδιαμα, risum deorum ; κιχλισμον, meretricium ; καγχασμον, procacem, et notas referentem libidinis. Alii primum faciunt naturæ, quæ potius est dicenda hilaritas : hunc in Sara [131] Abrahami [132] uxore fuisse memorant ; secundum stultitiæ, sicuti est omnium stultorum cachinnus ; tertium malitiæ, qualis fuit in Chamo, [133][134] cum paternam derideret turpitudinem. Ibid. pag. 471[34]

  64. Les moines du temps de saint Jérôme, [135] imitant les philosophes du paganisme avaient trois remarques particulières entre autres : une grande barbe, un manteau noir [136] et les pieds nus. Cela paraît par l’épître de saint Jérôme 22. ad Eustochium[137] en ces mots :

    Sed ne tantum videar disputare de fœminis, viros quoque fuge, quos videris catenatos : quibus fœminei contra Apostolum crines, [138] hircorum barba, nigrum pallium, et nudi in patientia frigoris pedes. Hæc omnia argumenta sunt diaboli : talem olim Antimum, talem nuper Sophronium Roma congemuit ; qui postquam nobilium introierunt domos, et deceperunt mulierculas oneratas peccatis, semper discentes, et nunquam ad scientiam veritatis pervenientes, [139] tristitiam simulant, et quasi longa jejunia, furtivis noctium cibis protrahunt ; pudet dicere reliqua, ne videar potius invehi, quam monere. D. Hieronim. tomo i. pag. 147.

    Cordula nodosa, pes nudus, lingua dolosa,
    hæc tria nudipedes ducunt ad tartara fratres
    [140]

  65. Le pape porte une triple couronne [141] pour faire croire aux plus simples qu’il a pouvoir au ciel, en terre, et en enfer :

    Credat Romanus aruspex.

    Papa sua triplicem prætendens fronte coronam,
    Imperium cœli et terræ sibi sumit, et orci
    [35]

  66. Quand, en l’année 1580, François Drac, [142] pirate anglais, [143] fut retourné à Londres de son grand voyage, auquel il fit presque le circuit de tout le monde, on lui reprocha trois choses, dont la 1re fut d’avoir fait couper la tête à Doughtey, [144] près du détroit de Magellan ; [145] < la > 2e, d’avoir abandonné à la cruauté des Espagnols le navire portugais qu’il avait pris à l’entrée de l’Afrique ; et la 3e, d’avoir inhumainement exposé dans une île cette fille nègre qui avait été engrossée dans son navire. [36][146]

  67. Tres salutiferas pilulas [147] nobis sumendas Christus proponit : 1. est, diligite inimicos vestros ; 2. benefacite his qui oderunt vos ; 3. orate pro persequentibus vos. [148] Tria, inquam, nobis præcipiuntur : diligite, benefacite, orate.

  68. Ecclesia, ait Chrysostomus, [149] non est tonstrina aut ungentaria taberna, aut officina forensis, sed locus Angelorum, locus Archangelorum, regia Dei : vix dicam, vero, Ecclesia est cœlum ipsum.

  69. Tres olim, quod sciam, fuerunt homines quibus omnicsii nomen honoris causa datum est : omniscius vocabatur Hippias, [150] Hieronymus Stridoniensis, Alphonsus Tostanus Abulensis. [151] Hippiam depingens philosophus Madaurensis (is est Apuleius lib. 2 Florid.) : Artium, inquit, multitudine prior omnibus. Hieronymus alter inter omniscios. Jam Augustini ævo vulgatum dictum : quod Hieronymus, omnium literarum studia adeptus, nescierit, [page 87] nemo facile discet. Tertius Tostatus, episcopus Abulensis, qui 16. bene magna scripsit volumina. De ejus eruditione summa natum illud plebeium :

    Hic stupor est mundi qui scibile discutit omne.
    Hierem. Drexelius [152] in Salomone, cap. 18. pag. 186. edit. in‑24
    [37]

  70. Dives eram dudum, at fecerunt me tria nudum,
    alea, vina, Venus, tribus his sum factus egenus
    .

    Ces trois choses mal employées sont capables de ruiner un homme, et de lui ôter son bien, son esprit et sa santé.

  71. Trois choses sont contraires à l’étude, vina, Venus, vigiliæ :

    Est Veneri Bacchus, Venus est inimica Minerva.

  72. Quidam qui sapientem simulabat, amissa uxore, et provocatus ad conjugium, dicebat se a secundis nuptiis abhorrere, sibique inde cavere, metu trium L.L.L., nempe librorum, liberorum, et libertatis : i. ne tempus studendi librosque evoluendi per novam uxorem illi eriperetur : ne nimia liberorum copia ejus familia abundaret : et ne propriæ libertatis qua potissimum gaudebat, jacturam pateretur. Lege epsitolam dedicatoriam partis 1æ Poematum Casparus Barlæi, [153] anni 1645[38][154][155]

  73. Tria egregia narrantur de Othone, [156] Galbæ [157] successore, apud Lud. de La Cerda, [158] in epistola sua dedicat. ad lib. i Æneidos, priusquam se interficeret, [159] et Vitellio [160] imperium relinqueret.

  74. Ægyptiaci cœli hæc tria fuere παθηματα propria, ελεφαντιασις, [161] εκζεματα puerorum, [162] et lichenes sive mentagra. [163][164] Salmasius [165] de Annis climactericis pag. 728[166]

  75. Apud Seres [167] olim neque furari licitum fuit, neque occidere, neque mœchari. Idem Salmasius, ibid. pag. 623[39]

  76. Cujusque imperii tria sunt quasi fulcra, ærarii administratio, præmiorum distributio, et militaris disciplina[168]

  77. Veteres dixerunt Galliam habere tres Magnetes, qui foris ad se pertrahant pecuniam : ii autem sunt frumentum, vinum, et sal. Ex sola Portugallia quatuor milliones pro frumento in Galliam transportantur. Alii volunt, quotannis reditus ex frumento, esse 150. tonnas auri : hinc Hispani directum pecuniæ dominium, Galli vero utile habere videntur. Abr. Golnitzius Comp. geogr. pag. 118. [169] Qui aurum anxia et crudeli diligentia effodiunt, et ab extremo devehunt sole, videntur Gallicæ felicitati famulari. Barcl[170]

  78. Il y a trois sortes de gens, et de chaque sorte trois, à qui il est permis de dérober, de tuer et de mentir :

    Causidicis, Erebo, Fisco [171] fas vivere rapto est.
    Militibus, Medicis, Tortori occidere ludo est.
    Mentiri Astrologis, [172] Pictoribus atque Poetis.
    Vide Corn. Gemmam, [173] lib. 2. Artis cyclognomicæ, pag. 28
    [40]
  79. L’Égypte a produit trois grand personnages, savants et excellents en leur art, savoir : Ptolémée, le géographe ; [174] Claudian, le poète ; [175] et saint Isidore, [176] nommé Pelusiota, c’est-à-dire natif de Damiette. [177] Ptolémée était natif d’Alexandrie, [178] a été grand mathématicien, [179] et a vécu à Rome du temps des empereurs Hadrien [180] et Antonin ; [181] il est le premier d’entre les gens qui a éclairci et expliqué nettement l’astrologie après Hipparchus. [182] Claudian était aussi natif d’Alexandrie, qui fleurissait à Rome du temps de l’empereur Théodose [183] et de ses enfants. [184] Saint Isidore était un abbé savant et de sainte vie, disciple de saint Jean Chrysostome, lequel vivait l’an 449, sous Théodose le Jeune. [185]

  80. Triplex fuit Isidorus, Hispalensis, Cordubensis [186] et Pelusiota. Ce premier fut disciple de saint Grégoire le Grand, [187] et est mort l’an 636. Le second vivait sous Théodose. Le troisième était égyptien, de la ville de Damiette, laquelle saint Louis [188] prit sur les infidèles l’an 1247 < sic pour : 1429 >.

  81. Tres sunt Codices ex quibus jus suum componi voluit Justinianus, [189] nempe Hermogenianus, Gregorianus et Theodosianus : et in eum finem trium doctissimorum virorum opera usus est, qui fuerunt Theophilus, [190] Dorotheus [191] et Tribonianus[41][192]

  82. Triplex est hominum genus, a quibus reges ac principes misere vexantur. Primi generis sunt adulatores seu assentatores, qui blandiendo et mentiendo illorum animos occupant, et quasi excæcant. Secundi sunt delatores seu calumniatores, quorum tanta est improbitas, ut fidissimos quosque et de Republica optime merentes, illis invisos reddant. Tertii vero generis sunt fœneratores, qui oppida, vectigalia, et portoria illorum tenent oppignorata. Hoc triplex hominum genus per tres illas Harpyas [193] intelligitur, quas poetæ fingunt insidere mensa Phinei, [194] oculis capti, et inquinare omnia : ipsasque dapes præripere misero et calamitoso regi. Tales enim homines inquinant [page 88] reges ac principes oculis animi captos, earumque facultates et alimenta ad se rapiunt. Sabi[nus] [195] in lib. 7. Metamorph. Ovid. pag. 253[42][196]

  83. Il y a trois choses qu’un homme doit soigneusement garder, en avoir soin, et ne rien faire jamais qui les puisse offenser, savoir : sa conscience, son honneur ou réputation, et sa santé.

  84. Un bon philosophe chrétien doit de telle sorte instituer et dresser le cours de sa vie, et bien élever son courage et son esprit : qu’il soit toujours prêt de faire les trois choses q[ui] suivent, savoir ad divina stupere, humana omnia ridere, et mortem contemnere[197] C’e[st]-à-dire : 1. se souvenir toujours des jugements de Dieu, et les admirer pour leur profondité et incomparabilité, [43][198] à quoi servira fort la lecture de la Bible, de voir le cours et gouvernement du monde, et la fortune de tous les princes de la terre ; 2. se moq[uer] de toutes les sottises qui se font au monde, et qui s’y débitent – il y a trois livres desquels la lecture servira merveilleusement, savoir le Lucien[199] l’Euphormion de Barclay et le Rabelais[200] ou les Colloques d’Érasme [201] et Encomium Moriæ du même, [202] on y pourrait ajouter le Pétrone [203] et l’Apulée, avec les Métamorphoses d’Ovide ; 3. de mépriser la mort ou, tout au moins, ne la guère craindre quand elle viendra, puisqu’il n’y a point de remède, à quoi servira la lecture du 1er livre des Tusculanes, [204] de contemnenda morte, les œuvres de Sénèque le Philosophe, et la Sagesse de Charron[205] qui est un des meilleurs et des plus précieux livres qui soient au monde, auro contra charus liber[44]

  85. Ita hinnitu equi Darius [206] imperium Persicum nactus est, quia ita convenerat inter eos qui de rege faciendo deliberabant. Non sors tamen proprie regem creat, sed ille qui sortem regit : nempe Deus. Is prima causa est et efficiens regum constituendorum. Secunda interdum hominum ministerium, interdum sors. Ita cum de apostol[o] in locum proditoris qui defecerat inter discipulos Christi subrogando, [207] quæstio esset mota, sorti permiserunt. [208] Cl. Salmasius in Defensione regia, pag. V71[45][209]

  86.                     « Tria sunt queis here,
    Dijudicantur cuncta, legum regulis,
    Necessitatis, atque consuetudinis. »

    M. Naudé [210] en son Jugement de tout ce qui a été imprimé contre le Card. Mazarin, etc., [211] l’an 1649, in‑4o de la 2e édition, pag. 529, ex Hugone Grotio[212][213]

  87. « Inconstans animus, oculus vagus, instabilis pes,
    hæc tria signa viri de quo mihi nulla boni spes
    . »
    Idem, ibid. pag. 609[214]

  88. « De grand seigneur, grande rivière et grand chemin, fuis, si tu peux, d’être voisin.
    Cretenses semper mendaces, malæ bestiæ, ventres pigri. »
    Ibid. 613
    [215]

  89. « J’ai toujours vécu en vieux Gaulois, en philosophe, en homme désintéressé :
    Virtutis veræ custos rigidusque satelles. » Ibid. 695[216]

  90. « J’ai toujours remarque que ce proverbe, Vetus aurum, vetus vinum, et veteres amici[217] était très véritable. » Ibid. pag. eadem.

  91. « C’est un commun dire, qu’en fait de religion, de médecine et de gouvernement, chacun se pique d’être savant. » Ibid. pag. 711[46]

  92. Chæremon [218] Tragœdiarum scriptor haud ignobilis, apud Athæneum, lib. 2, [219] vin[um] conciliari bibentibus ait σοφιαν, ευμαθειαν, ευβουλιαν, sapientiam, docilitatem, bona consilia. Cresollius in Vacat. autumnalibus, pag. 432[47][220]

  93. Un père sage et bon conseillait prudemment à ses enfants qu’ils eussent à se gard[er] de trois vices sur toute chose, savoir : de jurer le nom de Dieu, et quoique ce s[oit,] de mentir jamais, et de médire de personne.

  94. Audienda verba Servii [221] in hunc locum ista. [222] “ Tribus humana vita continetur : N[atura], cui ultra centum et viginti solstitiales annos concessum non est ; Fato, cui 90 ann[i], hoc est tres Saturni [223] cursus, exitium creant, nisi forte aliarum stellarum benignit[as] etiam tertium ejus superet cursum ; Foruna, id est casu, qui ad omnia pertinet, q[uæ] extrinsecus sunt, ut ad ruinam, incendia, naufragia, venena. ” Hac adhibita distinction[e,] subjicit, bene Poetam dixisse, “ Peregi cursum, quem dederat Fortuna ”, quasi excludens Naturam, et Fatum. Ut et Cicero in Antonium : [224][225] “ Multa mihi imminere videbantur præter Naturam, præterque Fatum ” ; id est, multa imminere a Fortuna. Est hoc, quod infra, de eadem Didone [226] Virgilius : “ Nam quia nec fato, merita nec morte peribat, sed misera ante diem ” ; [227] id est, non Fato, non Natura, sed Fortuna. Serviana distinctio eadem credo est, cum illa, quam ego observaveram in Virgilio, qui res attribuit Fortunæ, Fato, Deo. Nam Naturam sub Dei nomine contineri jam olim Philosoph[i] [page 89] veteres monuerunt, cum nihil aliud sit Natura, quam quæ Deus constituit initio conditi orbis. Sed subjicio observata Virgilii loca. Hic ait : “ Dulces exuviæ, dum Fata Deusque sinebant. ” Et postea subjicit Fortunam, quam omiserat, cum ait : “ Vixi, et quem dederat cursum Fortuna peregi. ” Supra etiam in hoc libro, etc. Non multum abit divisio Macrobii [228] lib. i. Sat. cap. 19. qui nascenti cuipiam adesse numerat Deos Præstites, Δαιμονα, Τυχην, Αναγχην : Deum, Fortunam, Fatum. Vide la Cerdam in Virg. i. Æneid. pag. 479[48]

  95. Pessima mater ambitio tres producit nequam filias : ignaviam, temeritatem, avaritiam, pestes philosophiæ omniumque artium. Philosophia Altorfina, p. 175[229]

  96. Tria Turcicum militem formidolosum nobis faciunt : 1. quod imperatoris dicto obedientissimus est ; 2. quod inediæ patientissimus ; 3. quia nullum refugit periculum, ex religione [230] fati sui. Idem, pag. 311[49][231]

  97. Paullus Æmilius [232] apud Livium [233] tria in milite requirebat, nempe ut corpus quam validissimum haberet ac pernicissimum ; arma etiam apta et expedita ; < ac > animum denique paratum ad subita imperia ; et Brasidas, [234] referente Thucydide, [235] censebat optimi militis munera esse το εθελειν, και το αισχυνεσθαι, και τοις αρχουσι πειθεσθαι, velle, revereri, obedire ducibus ; cætera vero, < quod item dicebat Æmilius, > diis immortalibus et imperatorum cura esse relinquenda. Gabriel Naudæus in libro de studio militari, pag. 40[50]

  98. Le Maréchal de Bouillon [236] disait qu’il y avait trois sortes de gens à qui jamais il n’aurait dit son secret, savoir : un prêtre, une femme et un enfant. Le secret est une chose de telle importance en la vie qu’il vaut mieux ne le dire jamais à personne, que de se mettre dans le danger ; et surtout, il est vrai qu’il se faut garder d’un prêtre, de peur que l’ayant révélé, il ne nous paye de quelque révélation que le Saint-Esprit lui aura envoyée en disant son bréviaire. Un moine, qui est un animal de même nature, nous payera de quelque intérêt de sa communauté, ou de quelque inspiration, en disant son chapelet ou méditant la Passion de Notre Seigneur. Une femme est indigne d’un grand secret, pour sa futilité et légèreté naturelles ; et un enfant, pour la faiblesse de son esprit. Mais quelqu’un dira : à qui donc faut il dire son secret ? Je réponds qu’il ne le faut jamais dire à personne ; d’autant qu’aussitôt qu’il est dit, il n’est plus secret : vous l’avez dit à votre ami, celui-là le dira à un autre ami, puis au tiers, puis au quart ; et enfin, vous ne le tenez plus, et ne peut plus être secret.

  99. Sed quis ærario Regio juste administrando præficiendus sit, indicat Mamertinus [237] in Panegyrico ad Julianum Augustum : [238] qui sit vir animi magni adversus pecuniam, liberi adversus offensas, constantis adversus invidiam.

  100. Les Provençaux sont les plus glorieux de toute la France, et veulent paraître grands seigneurs par-dessus tous les autres provinciaux, combien que, à les bien priser, ils soient les moindres de tous. On peut dire trois choses d’eux que disait {M. A.} : ils sont savants de peu de lettres, riches de peu de bien, et glorieux de peu d’honneur. [239] Ce qui les fait paraître à Paris est un certain boutehors, accompagné de grande morgue et de bonne mine, qui ne se trouve point aux autres nations, si ce n’est peut-être aux Languedociens et aux Gascons. [51][240][241]

Fin du Borboniana manuscrit

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