Les maîtres des requêtes de l’Hôtel du roi étaient des officiers royaux (c’est-à-dire propriétaires d’une charge qu’ils avaient achetée) de robe courte (portant dans l’exercice de leur fonction un vêtement plus court que celui des magistrats de rang supérieur). Leur rôle d’origine (xiiie s.) était d’être « auprès de la personne du roi pour recevoir les requêtes et placets qui lui étaient présentés » (Furetière). La compétence des maîtres des requêtes s’élargit peu à peu, jusqu’à en faire, du temps de Guy Patin, les intimes et puissants auxiliaires du pouvoir royal, tant à Paris que dans les provinces. Représentés dans toutes les cours souveraines (à Paris, le Parlement, la Cour des aides, la Chambre des comptes, le Grand Conseil et la Cour des monnaies) et dans les conseils du roi, ils menaient l’enquête générale dans la quasi-totalité des procès, les rapportant ensuite avec une proposition de jugement qui était ordinairement suivie. Ainsi mêlés à toutes les affaires du royaume, leur destin ordinaire était de devenir conseillers d’État, après quelque vingt années de bon service. Soucieux de conserver leur influence et leur prestige, les maîtres des requêtes supportèrent fort mal qu’à partir de 1630, la Couronne décidât d’augmenter leur nombre, tant pour diminuer leur influence que pour augmenter ses revenus. Leur mécontentement fut l’un des leviers qui fit émerger la Fronde en 1648. Leur nombre était alors de 72 (Ranum, page 86).
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