< L. 838.
> À André Falconet, le 2 octobre 1665 |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 2 octobre 1665
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On parle ici de quelque perte que les vents et les Anglais ont procurée aux Hollandais, bien que la peste soit toujours bien grande et bien cruelle à Londres. [1][2][3] On parle aussi du testament du roi d’Espagne, [4] savoir comment iront les affaires de ce pays-là selon le Conseil que ledit roi a ordonné avant que mourir. J’ai aujourd’hui consulté [5][6] avec M. Brayer [7] chez un maître des requêtes pour un enfant fort malade de la petite vérole, [8] où un provincial des bernardins a assuré que le pape [9] était mort : voilà une bonne fortune à son successeur. [2] On dit ici que le roi [10] va envoyer 6 000 hommes en Hollande à cause de ce que l’on dit de l’évêque de Münster, [11] mais tout cela est obscur : est negotium ambulans in tenebris, quod ventura dies revelabit, sunt arcana imperii ; [3] il faut se donner patience. Une malheureuse tempête a fait grand tort et une perte insigne aux Hollandais, elle leur a emporté quelques vaisseaux fort précieux et néanmoins, ils n’en savent pas encore le nombre et ne peuvent encore dire combien ils ont perdu. M. de Navailles [12] est rentré en grâce. [4] Votre M. Heron, courtier du cabinet, est ici de retour. Le roi a depuis huit jours parlé de soulager son peuple, je prie Dieu que cette volonté lui dure jusqu’à un parfait accomplissement et qu’il n’intervienne aucune guerre qui le puisse empêcher d’exécuter un si bon dessein. Il n’y a guère de malades et les médecins ont assez de bon temps, mais on y parle fort de filous et de voleurs, sans ceux qu’on prend pour des gens de bien, qui volent plus finement que les autres. Il y a ici un P. Labbe [13] jésuite, grand bibliothécaire, lequel fait imprimer une Chronologie française en quatre tomes in‑12 qui vient jusqu’au temps présent. J’apprends que ce sera un ouvrage fort curieux. [5] C’est un écrivain laborieux et bon homme, je voudrais que tous les jésuites lui ressemblassent ; il est fort de mes amis et me vient voir souvent. Je vous baise très humblement les mains et suis de toute mon âme votre, etc. De Paris, ce 2d d’octobre 1665. | |||||||||||||
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Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr | |||||||||||||
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