L. française reçue 5.  >
De Pierre Michon, dit l’abbé Bourdelot,
le 17 décembre 1651

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Pierre Michon, dit l’abbé Bourdelot, le 17 décembre 1651

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9039

(Consulté le 29/03/2024)

 

Monsieur, [a][1][2]

Je ne voulais pas vous écrire que je ne vous mandasse des nouvelles de Monsieur de Saumaise, [3] il est à Gottorp dans le duché d’Holstein, [1] où je le laissai il y a cinq jours ; ayant été cinq jours avec lui, je n’ai jamais vu de conversation si charmante. Mon séjour auprès de lui m’a instruit plus qu’un an d’étude. Je ne voudrais au monde plus me rendre savant que sa fréquentation et la vôtre ; il est vrai que vous dites toujours mille bonnes choses, qui ne sont présentes à personne comme à vous. Tous ces Messieurs qui vous virent en mon logis vous admirèrent et M de Saumaise a été ravi que je lui fisse vos baisemains, il a une très grande estime pour vous et se fonde tout à fait sur votre amitié. Force monde m’a parlé de vous en Hollande et en Allemagne, vous y êtes connu comme nos anciens auteurs, idque merito et me plaudente[2] Je serai toujours partisan de votre vertu, dont je ne me tairai pas auprès de la reine de Suède, [4] où je ferai valoir hautement le mérite de la Faculté de Paris. J’apprends qu’ils ne font en ce pays-là la médecine que par recettes ; je les mènerai par raison et par méthode, et aurai toujours notre École devant les yeux. Je vous prie d’y saluer ceux que vous savez être de mes amis, principalement M. Brayer, [5] que j’honorerai au bout du monde et éternellement. Je fus dans un < tel > accablement d’affaires à Paris que j’y manquai à mon devoir en cent choses. Je logeai quelque temps devant M. Piètre [6] et allai quatre fois chez lui pour lui rendre visite, je ne l’y pus jamais trouver, son emploi est trop grand. Saluez-le mille fois de ma part, je vous en prie, comme aussi M. Moreau, [7] MM. Blondel [8] et Mentel. [9] M. Schlegel [10] de Hambourg m’a fort demandé de vos nouvelles et travaille puissamment à l’anatomie. L’on a imprimé nouvellement Bartholin [3][11] en Hollande, où j’ai vu cet homme chez M. Elsevier, [12] qui me fit mille caresses de votre part. Je ne sais si je trouverai M. Vossius à Stockholm ; [13] on dit qu’il va en Espagne faire copier des manuscrits pour la reine de la doctrine[4] de qui M. de Saumaise m’a dit des choses merveilleuses. Ayez grand soin, je vous prie de la santé de M. Bidal, [14] je lui suis infiniment obligé. Je salue de tout mon cœur monsieur votre fils, [5][15] mandez-moi souvent de ses nouvelles, et s’il se met dans la pratique. Je suis

votre très humble et très obéissant serviteur,

Bourdelot.

À Middelfart, en l’île de Fionie, [6][16] ce 17 décembre 1651.

Mandez-moi des nouvelles de l’École de médecine par M. Bidal, et si M. Breget a de grands avantages où il est allé ; [7][17] ce dernier article en particulier.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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