Note [11] | |
Pierre Baillet, président de la Cour des comptes de Bourgogne, et son valet, nommé Neugeot, n’avaient plus reparu après s’être rendus le 6 septembre 1638 chez Pierre Giroux, président au mortier du parlement de Dijon, cousin germain de Baillet. Deux ans plus tard, sur la plainte de la mère de Baillet, née Jeanne Burgat, une enquête mit au jour de très lourds griefs à l’encontre de Giroux : il était amant de Marie Fyot, épouse de Baillet ; désireux de se débarrasser du gênant mari, il avait d’abord monté contre lui deux guets-apens qui avaient manqué ; puis le susdit jour de 1638, il s’était résolu à le poignarder lui-même avec l’aide de trois laquais ; les corps du président et de son valet furent jetés dans des latrines que l’on fit murer ; plus tard on les en sortit pour les enfermer dans un saloir ; afin de pouvoir épouser sa « belle Chloris », comme il appelait Marie Fyot, Giroux avait aussi fait empoisonner sa propre épouse par un empyrique nommé Raudot ; et pour être sûr qu’il n’en révélât rien, le médecin de Mme Giroux avait subi le même sort ; quant aux laquais complices de l’assassinat, l’un fut aussi empoisonné et l’autre envoyé aux armées, mais le troisième fut imprudemment laissé en vie et put témoigner contre son maître. L’instruction révéla aussi la vive animosité que Giroux entretenait contre Pierre de Saumaise sieur de Chasans (v. note [100] des Déboires de Carolus pour son épouse), conseiller au parlement de Dijon et neveu de Claude i Saumaise : Giroux l’avait empêché d’être reçu président en l’accusant mensongèrement d’avoir commis un viol ; Saumaise avait de son côté fait poursuivre Giroux pour 18 crimes capitaux commis dans la juridiction du parlement de Bretagne, mais la plainte avait abouti à un non-lieu en 1639. Après trois ans d’instruction, un procès avec preuves accablantes avait abouti à la condamnation de Giroux qui fit amende honorable et eut la tête tranchée à Dijon le 8 mai 1643. Le 2 août 1646, le parlement de Bourgogne avait aussi condamné par contumace Marie Fyot, alors remariée, à être décapitée. Elle avait pourtant engagé une procédure compliquée et obtenu la cassation de cette sentence par le Parlement de Paris le 16 mai 1653.Plusieurs sources m’on permis de résumer cette fameuse affaire criminelle, dont la procédure n’était pas encore éteinte en 1657 :
|
Imprimer cette note |
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
De Claude II Belin, le 31 janvier 1657, note 11.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9009&cln=11 (Consulté le 04/12/2024) |