À Charles Spon, le 20 août 1649, note 17.
Note [17]

Ambrosii Calepini Dictionarium, quanta maxima fide ac diligentia accurate emendatum, et tot recens factis accessionibus ita locupletatum, ut iam Thesaurum linguæ Latinæ quilibet polliceri sibi audeat. Adiectæ sunt Latinis dictionibus Hebraæ, Græcæ, Gallicæ, Italicæ, Germanicæ, Hispanicæ, atque Anglicæ ; item notæ, quibus longæ, aut breves syllabæ dignoscantur. Præter alia omnia, quæ in hunc usque diem fuerunt addita præcipue a Iohanne Passeratio, olim in principe Academia Parisiensi Eloquentiæ Professore Regio, accesserunt etiam insignes loquendi modi, lectiores etymologiæ, antitheta, translationes, emendationes, adagia ex optimis quibusque auctoribus decerpta. Deinde magna sylva nominum, tum appellatinorum, tum propriorum, ut virorum, mulierum, sectarum, populorum, deorum, siderum, ventorum, urbium, marium, fluviorum, et reliquorum, ut sunt vici, promontoria, stagna, paludes, etc. ita ut omnibus aliis, quæ hactenus prodiere, incredibili et rerum et verborum numero sit locupletius, quod videndum notæ consepientes [ ] exhibent. Pro operis coronide adiectum est Supplementum ex Glossis Isidori adornatum a R.P. Iohanne Ludovico de la Cerda, Societatis Iesu. Editio novissima.

[Dictionnaire d’Ambroise Calepin, précisément révisé avec la plus grande fidélité et exactitude, et tellement enrichi d’additions récentes que jamais tel Trésor de la langue latine a osé s’offrir à qui que ce soit. Aux mots latins sont ajoutés les hébreux, grecs, français, italiens, allemands, espagnols et anglais ; avec des signes qui distinguent les syllabes brèves et longues. Outre tout ce qui y a été ajouté jusqu’à ce jour, principalement par Jean Passerat, jadis professeur royal d’éloquence en l’Université de Paris, se trouvent aussi les manières particulières de parler, les étymologies les mieux choisies, les contraires, les métaphores, les corrections, les adages tirés de chacun des meilleurs auteurs. Ensuite la grande forêt des noms, tant communs que propres, comme ceux des hommes, des femmes, des sectes, des peuples, des dieux, des étoiles, des vents, des villes, des mers, des fleuves et tout le reste, comme sont les villages, les reliefs, les lacs, les marais, etc. pour qu’il soit plus riche que tout ce qui a été publié auparavant, par l’incroyable nombre des sujets et des mots ; des notes placées entre crochets mettent en évidence ce qui doit être vu. Pour le couronnement de l’œuvre le R.P. Juan Luis de la Cerda, {a} de la Compagnie de Jésus, y a ajouté un supplément tiré des Gloses d’Isidore. Toute dernière édition]. {b}


  1. V. note [12], lettre 224.

  2. Lyon, héritiers de Pierre Prost, Philippe Borde et Laurent Arnaud, 1647, 2 volumes in‑fo.

Ambroise Calepin (Ambrogio Calepio ou Calepino, Bergame 1435-ibid. 1511) savant italien de l’Ordre des augustins, a fait un dictionnaire bilingue, latin-italien, enrichi de nombreuses citations, qu’il imprima pour la première fois en 1502 sous le nom de Dictionarium latinum. Au fil des rééditions, on y ajouta d’autres langues pour atteindre un maximum de onze (latin, hébreu, grec, français, italien, allemand, flamand, espagnol, polonais, hongrois, anglais) dans celle de Bâle en 1590, qui fut suivie de multiples autres, jusqu’au xxe s. Ce succès phénoménal a fait passer le mot calepin dans la langue courante, pour désigner un dictionnaire, puis un agenda.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 août 1649, note 17.

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(Consulté le 24/04/2024)

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