À Charles Spon, le 17 septembre 1649, note 17.
Note [17]

« Et ça n’est pas chose facile de pénétrer à fond un si considérable secret ; je ne fixe ni la date, ni l’issue. Aussi longtemps que Junon aimera passionnément, et même éperdument son Jupiter vermillonné, l’amant de la dive Fortune, le fils de la poule blanche, pourra tenir ; jusqu’à ce que les dieux intermédiaires et mineurs s’en mêlent, qui rompront le mariage et feront le divorce. »

Guy Patin s’attaquait de front aux relations intimes qu’on prétendait alors exister entre la reine régente (Anne d’Autriche, Junon) et son premier ministre (Mazarin, Jupiter). Gallinæ filius albæ [le fils de la poule blanche] est une expression empruntée à Juvénal (Satire xiii, vers 44) pour désigner un privilégié des dieux :

Ten (o delicias) extra communis censes
Ponendum qui a tu gallinæ filius albæ,
Nos viles pulli, nati infelicibus ovis ?

[Penses-tu (ô la délicieuse vanité !) qu’on doive te soustraite à la loi commune, toi qui es le fils de la poule blanche, quand nous ne sommes, nous, que des poussins au rabais, éclos de quelques œufs de rebut ?] {a}


  1. Albæ gallinæ filius est devenu un proverbe qu’a commenté Érasme (Adages, no 78).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 17 septembre 1649, note 17.

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(Consulté le 29/03/2024)

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