Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 8 manuscrit, note 17.
Note [17]

Deux références concluent l’article sur Ludovicus Patavinus.

  1. Dans son éloge de Vitellius, {a} Paul Jove a conté la mort du comte palatin italien Antonio da Pontedera, dit Antonio Pisano, condottiere qui a maintes fois changé de camp dans les guerres entre la papauté et les souverains d’Italie au début du xve s. ( livre ii, pages 61‑62, avec mise en exergue du passage cité) :

    Antoniumque deinde Pisanum ab Etruriæ oppido Pontaderam appellatum, virum militia clarum, et multis literarum ornamentis insignem, quod Privernum in Volscis occupasset, tumultuario prælio fusum captumque, indigno miserabilique supplicio ad oleam suspenderat. Qua necis atrocitate, vel ob id magnam invidiam subiit, quod Antonio id mortis genus, tanquam honestissimo viro, et diu cum laude militiæ versato indignum, deprehensisque tantum latronibus meritum, suppliciter deprecanti, non modo non indulserit ; verum crudeli usus Ironia in carnificem versus dixerit, Lege ergo age et æqua postulanti, viro forti præclaroque geminum innecte laqueum, altioremque ramum delige, ut honestius ac splendidius pendeat ; atque ita miserabiliter duplici capistro, vir alioqui tam fœdo supplicio indignus, in arbore stangulatus pependit.

    [Il y eut enfin Pisano, appelé Pontadera, d’après la ville de Toscane qui porte ce nom, {b} homme célèbre pour sa bravoure et remarquable pour ses talents littéraires : pour s’être emparé de Priverno chez les Volsques, {c} il fut vaincu et fait prisonnier après une bataille confuse, puis soumis à l’indigne et misérable supplice d’être pendu à un olivier. Cette exécution était atroce, car inspirée par une vive haine ; mais Vitellius ne montra aucune indulgence envers d’Antonio qui le suppliait à genoux de n’être pas soumis à ce genre de mort, qui n’est mérité que par les voleurs qu’on a attrapés, mais qui est indigne d’un homme parfaitement intègre, qui s’est longtemps consacré avec honneur au métier des armes. Par cruelle ironie, il se tourna alors vers le bourreau et dit : « Attrape et exécute cet homme courageux et éminent qui réclame d’être équitablement traité ; mais attache-lui donc deux cordes au cou et choisis la plus haute branche, pour qu’il soit plus noblement et glorieusement pendu. » {d} Voilà comment Antonio, qui ne méritait pas une si ignoble exécution, fut pendu à un arbre, misérablement étranglé par une double corde].


    1. V. supra note [16].

    2. Pontadera ou Pontedera est une cité de la province de Pise.

    3. Priverno est une ville du Latium (ancien pays des Volsques), entre Rome et Naples.

    4. J’ai traduit ce propos comme étant proféré par Vitellius, mais la syntaxe permet aussi de le prêter au condamné, en passant de la troisième à la première personne du singulier.

  2. « On raconte que Verres en a fait de même en Sicile ».

    Cette conclusion renvoie à Caius Licinius Verres (120-43 av. J.‑C), préteur romain de Sicile qui avait si ignominieusement abusé de son pouvoir que les habitants de cette province lui intentèrent un procès en choisissant d’y être défendus par Cicéron. Nous en sont restées ses Plaidoiries contre Verres, ou Verrines. On y lit (chapitre xxiii) ce passage sur les atrocités commises non par Verres, mais par Quintus Apronius, son décimateur (percepteur des impôts) :

    Postea cum ad eum Nymphodorus venisset Ætnam et oraret ut sibi sua restituerentur, hominem corripi ac suspendi iussit in oleastro quodam, quæ est arbor, iudices, Ætnæ in foro. Tam diu pependit in arbore socius amicusque populi Romani in sociorum urbe ac foro, colonus aratorque vester, quam diu voluntas Aproni tulit.

    [Plus tard, Nymphodore étant venu le trouver à Ætna, {a} et le priant de lui restituer ce qui lui appartenait, il le fit saisir et ordonna aux juges de le suspendre à la branche d’un olivier sur le forum d’Ætna. Ainsi, au milieu d’une ville, en plein forum de nos alliés, un ami et collaborateur du peuple romain, son fermier et son laboureur, resta accroché à un arbre tout le temps qu’Apronius en a eu la volonté].


    1. Ville sicilienne, autrement nommée Inessa par Strabon, située au pied de l’Etna, dans les environs de l’actuelle Paterno.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 8 manuscrit, note 17.

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(Consulté le 11/10/2024)

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