À Claude II Belin, le 13 avril 1641, note 18.
Note [18]

Péronne en Vermandois, sur la Somme à quelque 50 kilomètres en amont d’Amiens, était alors toute proche de la frontière espagnole d’Artois.

Charles de Monchy, marquis d’Hocquincourt (1599-1658), était le fils de Georges de Monchy, seigneur d’Hocquincourt, qui fut gouverneur de Boulogne et de Péronne, premier maître d’hôtel de la reine et grand prévôt de l’Hôtel. Charles, lui-même grand prévôt de l’Hôtel par résignation de son père, et gouverneur de Péronne et de Montdidier depuis 1632, avait fait ses premières armes comme maréchal de camp en Italie. Malgré ses déboires du moment, il allait exercer un commandement à la bataille de La Marfée (6 juillet 1641, v. note [1], lettre 110) et combattre ensuite dans le Roussillon, la Flandre, l’Allemagne.

Lorsque la Fronde éclata en 1648, il demeura fidèle au roi et en 1650, commanda à Rethel une partie de l’aile gauche de l’armée qui défit Turenne. Le roi l’en récompensa par le bâton de maréchal de France le 5 janvier 1651. Le prince de Condé lui fit éprouver un échec humiliant à Bléneau en 1652. Tenu pour responsable de la retentissante défaite, Hocquincourt, devenu la cible des pamphlétaires, fut écarté et envoyé en Catalogne en qualité de vice-roi, où il échoua devant Girone.

Remonté en Flandre auprès de Turenne, nommé commandant en chef des armées (1653), il combattait devant Arras lorsqu’il décida brutalement de quitter le service du roi pour les Espagnols. Il proposa en 1654 au prince de Condé de lui vendre les villes de Ham et de Péronne, dont il était gouverneur, et finit par les restituer au roi moyennant 200 000 écus et un gouvernement pour son fils, après avoir mis pendant 15 jours sa trahison à l’enchère.

Mazarin crut l’avoir regagné en rachetant fort cher la ville de Péronne que le maréchal avait investie, mais ce fut en vain : Hocquincourt passa définitivement à l’ennemi ; il quitta la France et se réunit à Condé et aux Espagnols, qui le prirent à gages et le chargèrent de la défense de Dunkerque assiégée par les Français. Lors de la bataille des Dunes, devant Dukerque, le 13 juin 1658, il fut blessé mortellement de cinq coups de mousquet dans une reconnaissance des lignes de l’armée royale.

De son mariage avec Éléonore d’Étampes naquirent cinq fils, dont trois sont mentionnés dans les lettres de Guy Patin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 13 avril 1641, note 18.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0055&cln=18

(Consulté le 04/12/2024)

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