À André Falconet, le 15 décembre 1670, note 2.
Note [2]

Jean de Hauteville (ou d’Hauville), poète du xiie s., aussi appelé Joannes Annævillanus et Johannes de Hauvilla, naquit probablement en Normandie. Il a laissé un poème en neuf livres, intitulé Archithrenius [L’Archipleureur], qu’il dédia à Gautier de Coutances, archevêque de Rouen, vers 1184. Il s’y lamente sur les misères et les vices de l’humanité, passant en revue les diverses classes de la société, et faisant un curieux tableau des mœurs de son temps (G.D.U. xixe s.). Guy Patin donnait ici le premier des six derniers vers du chapitre xvii, livre ii, intitulé Architrenius Parisium venit, et de eius laude [Architrenius vient à Paris, et sur sa louange de cette ville] : {a}

Dives agris, fœcunda mero, mansueta colonis,
Messe ferax, inoperta rubis, nemorosa racemis,
Plena seris, piscosa lacu, volucrosa fluentis.
Munda domo, fortis domino, pia regibus, aura
Dulcis, amœna situ, bona quælibet, omne venustum,
Omne bonum, si sola bonis fortuna faveret
.

[Tu es riche en champs, féconde en vin, douce pour tes habitants, fertile en moissons, dénuée de ronces, couverte de vignes, gorgée de bon lait, tes eaux sont remplies de poissons et ton ciel plein d’oiseaux. Propre à habiter, solide pour ton seigneur, pieuse envers tes rois, pure pour ton air, charmante pour ton site, bonne pour qui veut, tu es tout entière élégante, tout entière bienfaisante, si la chance veut toujours être favorable à tes qualités]. {b}


  1. Architrenius summa diligentia recignitus [L’Architrenius revu avec le plus grand soin] (sans lieu, Ascensius, 1517, in‑4o de 188 pages), page xx vo.

    L’humaniste et imprimeur Jodocus Badius (Josse Bade) Ascensius (Gand vers 1461-Paris 1535) a publié des livres à Lyon puis à Paris. Il a dédié cette édition à patri Ioanni a Vepris domus clarævallis clarissimo et modestiæ et prudentiæ specimini [au Père Jean de La Véprie de l’abbaye de Clairvaux, modèle de modestie et de sagesse].

  2. Je conviens que ma traduction honore médiocrement la beauté de ce latin. J’ai simplement voulu n’y pas faire de contresens

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 15 décembre 1670, note 2.

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(Consulté le 05/10/2024)

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