Dans sa lettre à Le Tellier, datée de Bordeaux le 7 octobre 1650 (Mazarin, tome iii, pages 854‑859), le cardinal lui dit son dessein de mener la cour, par Toulouse, en Provence afin de mettre fin aux désordres causés par la mauvaise conduite obstinée du comte d’Alais :
« Si Son Altesse Royale est du sentiment qu’on aille en Provence, il sera nécessaire de publier avec soin que ce n’est que pour Toulouse et garder extrêmement le secret pour le reste. […]
Ainsi, allant à présent en Provence, on accommodera tout, au lieu qu’à trois mois d’ici il ne sera peut-être plus en notre pouvoir. »
La lettre suivante de Mazarin à son ministre (de Bordeaux, le 13 octobre 1650, ibid. pages 862‑863) explique pourquoi la cour changea d’avis :
« M. le grand chambellan {a} s’étant offert d’aller en diligence en Provence pour hâter le départ de M. le comte d’Alais en cas qu’il fût encore dans la province, la reine ne l’a pas seulement trouvé bon, mais a jugé que cette diligence pouvait être très utile, d’autant plus que M. le grand chambellan doit s’en revenir avec ledit comte et qu’en arrivant, il fera ce qu’il devra pour l’établissement de M. d’Aiguebonne. {b} Cela étant et voyant d’ailleurs à quel point Son Altesse Royale juge nécessaire le prompt retour de Leurs Majestés à Paris par le plus court chemin et que ce que l’on avait écrit du saisissement des tours de la ville de Toulon par M. le comte d’Alais se trouve faux, Leurs Majestés ont résolu leur départ pour après-demain, un plus long séjour dans cette ville {c} pouvant plutôt produire des embarras qu’y affermir le repos, non pas à cause du peuple que l’on reconnaît de plus en plus très bien intentionné, mais par la chaleur qui reste encore en divers esprits du parlement, très mal disposés d’eux-mêmes et animés continuellement de Paris. »
- Louis de Lorraine.
- Rostaing Antoine d’Urre, marquis d’Aiguebonne.
- Bordeaux.
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