« Tandis qu’il {a} dirigeait le siège de Rocroi, son fidèle Lenet l’a rejoint. Il avait escorté la princesse et son fils dans leur périple à bord d’une frégate espagnole, de Bordeaux à Dunkerque puis, par voie de terre, par Bruges et Gand. Ils étaient arrivés le 18 septembre à Valenciennes. L’archiduc {b} avait donné des instructions pour qu’ils soient reçus avec tous les honneurs dus à leur rang. Condé demande à Lenet de lui amener son fils. Le jeune Henri-Jules, duc d’Enghien, a maintenant dix ans : son père veut prendre en main son éducation. Le prince oublie un moment ses soucis quand il peut, le 13 octobre, serrer son fils dans ses bras. Désormais ils ne se quitteront plus. Condé rêve de le former pour que, le temps venu, il soit son successeur à la tête des armées. En attendant, imitant en cela son père, le prince Henri de Bourbon, il va confier l’éducation du jeune duc à ces pères jésuites. Claire-Clémence est restée à Valenciennes. Elle y est certes traitée avec beaucoup d’égards et toute la noblesse du pays est venue saluer l’héroïne de l’odyssée bordelaise […] ; mais cette jeune femme de 25 ans, marquée par les épreuves et les dangers affrontés, supporte mal la solitude et sa séparation d’avec son fils qui ne l’avait encore jamais quittée. »
- Condé.
- Léopold-Guillaume de Habsbourg.