À Charles Spon, le 1er novembre 1652, note 31.
Note [31]

Guy Patin ignorait que de sombres nuages s’accumulaient sur la tête de Retz (Mémoires, pages 1092‑1093) :

« Je faisais état {a} de prêcher l’Avent, au moins les dimanches et les fêtes de l’Avent, dans les plus grandes églises de Paris ; et je commençai le jour de la Toussaint à Saint-Germain, {b} paroisse du roi. Leurs Majestés me firent l’honneur d’assister au sermon et je les en allai remercier le lendemain. Comme depuis ce temps-là, les avis que l’on me donnait de toutes parts multiplièrent, je n’allai plus au Louvre ; en quoi je fis, à mon opinion, une faute, car je crois que cette circonstance détermina plus la reine à me faire arrêter que toutes les autres. Je dis seulement que je le crois parce que pour le bien savoir, il serait nécessaire de savoir au préalable si M. le cardinal Mazarin avait ordonné que l’on m’arrêtât ou si simplement il l’approuva quand il vit que l’on y avait réussi. Je ne le sais pas précisément, les gens de la cour même m’en ayant depuis parlé fort différemment. »


  1. Je prévoyais.

  2. Saint-Germain-l’Auxerrois.

Mazarin avait en fait conseillé secrètement à la reine l’arrestation de Retz. Il avait attendu qu’elle fût faite pour rentrer à Paris afin qu’elle ne lui fût pas imputée (car il était lui aussi cardinal). Les principaux griefs invoqués contre Retz – les contacts qu’il aurait repris avec Condé depuis qu’il avait été mis hors la loi – ne furent jamais prouvés. En fait, ce fut une arrestation préventive (Bertière a) ; elle eut lieu au Louvre le 19 décembre.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 1er novembre 1652, note 31.

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(Consulté le 26/04/2024)

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