À Charles Spon, le 2 août 1652, note 34.
Note [34]

Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome ii, pages 259‑260, juillet 1652) :

« Vendredi matin 19, le Parlement y étant assemblé et la relation par les députés faite, quelques-uns ont trouvé à redire qu’ils s’en fussent revenus {a} nonobstant la lettre que le roi leur avait écrite, et celle de M. du Plessis, secrétaire d’État, portant qu’il y avait une affaire de très grande conséquence à leur communiquer, pour laquelle le roi désirait qu’ils se rendissent dans Pontoise où le roi attendait pour cela.

Sur le sujet de l’assemblée, au fond, le vieux conseiller Broussel a opiné à {b} déclarer M. le duc d’Orléans régent. Lallemand, conseiller aux requêtes, quoique prince de faction, {c} a soutenu hautement que l’on ne pouvait point faire de régent ni de lieutenant général de l’État. Sur quoi, plusieurs de cette faction se sont écriés contre lui et aucuns {d} jusqu’à dire qu’il le fallait jeter par les fenêtres.

Meunier-Lartige, qui était l’un des députés de Saint-Denis, a opiné qu’il fallait écrire au roi.

Samedi matin 20, l’assemblée du Parlement a fini par un arrêt de ce jour portant, après le récit fait dès le jour d’hier, par M. le président de Nesmond, de ce qui s’est passé en sa députation, et de M. le président de Longueil et des conseillers de la cour vers le roi, le roi n’être < pas > en liberté et être sa personne détenue par le cardinal Mazarin ; et que M. le duc d’Orléans sera prié de la part de ladite Cour d’employer l’autorité dudit seigneur roi et la sienne pour mettre la personne du roi en pleine liberté, et de se servir pour cet effet de tous les moyens justes et légitimes, etc. ; prendre la qualité de lieutenant général du roi dans l’étendue du royaume, terres et seigneuries de son obéissance, et en faire toutes les fonctions ; ordonne qu’il sera reconnu en ladite qualité par tous les sujets de Sa Majesté, tant et si longuement que ledit cardinal sera en France, et jusqu’à ce que la déclaration dudit seigneur roi contre lui soit exécutée ; et le sieur prince de Condé aussi prié d’accepter, sous l’autorité dudit sieur duc d’Orléans, le commandement et conduite des armées, etc. […]

Cet arrêt imprimé et débité dès le soir même par les imprimeurs ordinaires du roi avec privilège de Sa Majesté. »


  1. De Saint-Denis.

  2. Été d’avis de.

  3. Du parti des princes.

  4. Certains.

Journal de la Fronde (volume ii, fo 118 ro, 23 juillet 1652) :

« Le 20 au matin, le Parlement ayant continué sa délibération du jour précédent, et S.A.R. {a} y étant avec M. le Prince, MM. de Beaufort, de Sully, de Rohan, le maréchal d’Étampes et autres, l’on donna l’arrêt que je vous envoie imprimé, lequel passa de huit voix seulement ; et depuis, l’on y a ajouté, du consentement de la plupart des conseillers, que l’on prendrait, par ordre de S.A.R., tous les deniers du roi qui se trouveront entre les mains des receveurs et de leurs commis, qui seront contraints par toutes les voies au paiement de toutes les sommes qu’ils devront. Pour cet effet, l’on travaille ici à faire un Conseil de finances et S.A.R. fut avant hier, pour se sujet, dîner chez M. Tubeuf. L’on doit examiner aujourd’hui les autres moyens d’avoir de l’argent en faisant contribuer Paris ; et l’on doit bientôt aviser aux moyens d’ôter au cardinal Mazarin la distribution des bénéfices et de toutes les autres grâces que Son Altesse Royale donnera. »


  1. Son Altesse Royale, le duc d’Orléans.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 2 août 1652, note 34.

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(Consulté le 07/12/2024)

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