Note [35] | |
La reliure serrée du recueil manuscrit a escamoté les dernières lettres des lignes. J’ai reconstitué les mots incomplets [fragments mis entre crochets]. Deux de mes interpolations méritent explication :
Depuis 1328, les souverains anglais portaient le titre officiel de rois (ou reines) d’Angleterre, d’Irlande et de France : cette année-là, Édouard iii (1312-1377, couronné en 1327), qui était, par sa mère, petit-fils de Philippe le Bel, avait revendiqué la Couronne de France, tombée en déshérence avec la mort de Charles iv (1322-1328) ; ce fut l’une des causes de la guerre de Cent Ans (1337-1443). Quoique ce titre restât fictif, les Anglais s’en targuaient volontiers pour agacer les Français. En liant celle d’Écosse à ses couronnes d’Angleterre et d’Irlande, le roi Jacques fut le premier souverain à s’intituler roi de Grande-Bretagne. Le dialogue entre Antoine Lefebvre de La Boderie et la reine Élisabeth ire se comprend sans peine. En se plaignant « qu’il n’en mangeait par les chapons » (c’est-à-dire la plus délicieuse des viandes), Jacques ier voulait dire qu’il ne percevait pas les impôts payés par les sujets du roi de France. On disait « d’une terre usurpée par quelqu’un : “ ce n’est pas celui à qui elle appartient qui en mange les chapons ” » (Furetière). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : Borboniana 2 manuscrit, note 35. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8203&cln=35 (Consulté le 08/12/2024) |