Guy de Chauliac (vers 1300-1368) tenait son nom du lieu de sa naissance, Chauliac (Ardèche) entre Privas et Aubenas. Après avoir étudié la médecine à Montpellier puis à Bologne, il alla exercer à Lyon puis en Avignon, où il fut le médecin de trois papes, Clément vi, Innocent vi et Urbain v. Il tira la chirurgie des mains des barbiers et remit en honneur une foule d’opérations tombées en désuétude, en fondant son art sur l’observation anatomique soigneuse. Le fameux ouvrage qu’il a laissé était surnommé le Guidon, par jeu de mot affectueux entre le prénom de l’auteur (Guidus en latin) et l’étendard destiné à mener la troupe des chirurgiens ressourcés par ses enseignements. Publié pour la première fois en 1470 (Venise, in‑fo), il portait le titre complet de Chirurgiæ tractatus septem, cum antidotario [Sept traités de Chirurgie, avec un antidotaire].
Un de ses nombreux commentateurs fut Jean Falcon (ou Faucon, natif de Sarinena en Aragon, mort en 1532), docteur et professeur de l’Université de médecine de Montpellier, qui a laissé deux ouvrages sur le sujet :
- Le Guidon en français nouvellement imprimé. Avec les gloses de très excellent docteur en médecine Maître Jehan Falcon, conseiller du roi notre sire et lisant ordinaire en la très famée Université de Montpellier. Et spécialement sur le traité des plaies et ulcères. Et sont ordonnées après un chacun traité au chapitre ensuivant le texte ; et aussi les additions de Maître Simphorien Champier, avec les additions de Maître Antoine Romeri docteur lisant en ladite Universite sur l’antidotaire, très utiles mises a la fin ; {a}
- Notabilia supra Guidonem scripta, aucta, recognita, ab excellenti Medicinæ dilucidatore Domino Joanne Falcone, Montispessulanæ Academiæ decano. Quæ cum a multis antehac et typographis, et invidis depravata fuerint, ita ut falsa pro veris supposita, sed vera pro falsis, et utilia pro inutilibus perniciose substracta sint : nunc tamem ab omni labe repurgata, nec mediocri adhibita diligentia pristino nitori ac integritati restituta : imo vero additis duorum medicinæ luminum Hippocratis et Galeni, necnon Avicennæ, Rhasis, Avenzoar, Mesuæ, aliorumque insignium medicorum autoritatibus illustrata sic recens in lucem emissa proferuntur.
[Écrits remarquables sur le Guidon, augmentés, révisés par l’éminent éclaireur Me Jean Faucon, doyen de l’Université de Montpellier. Comme beaucoup d’imprimeurs et d’envieux les ont dépravés, de sorte qu’on y a supposé le faux pour le vrai, mais qu’on en a pernicieusement ôté le vrai pour le faux et l’utile pour l’inutile, les voici maintenant purgés de toute faute, et restaurés en leurs primitives splendeur et intégrité, non sans y avoir consacré un soin remarquable ; mais surtout, ainsi récemment remis en lumière, ils paraissent éclairés par les autorités complémentaires des deux flambeaux de la médecine, Hippocrate et Galien, et aussi d’Avicenne, Rhazès, Avenzoar, {b} Mésué et autres médecins illustres]. {c}
- Paris, Jehan Masse, 1537, in‑fo de 985 pages.
- Médecin judéo-arabe de Séville (Abou Merwan Ibn Zuhr, 1074 ou 1091-1162), auteur de plusieurs traités de thérapeutique.
- Lyon, Jean de Tournes, 1559, in‑4o de 614 pages : c’est le livre dont Parlait Guy Patin ; « Il est écrit moitié en latin et moitié en français, et forme un volume aussi gros que le traité de Guy de Chauliac, mais il est encore plus obscur » (Éloy).
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