À Charles Spon, le 9 avril 1658, note 6.
Note [6]

« il ne peut plus bander » : déclaration à laquelle je n’ai pas su trouver d’autre explication que la dérision impie (et l’ironie sans bornes de Guy Patin à l’encontre de Mazarin) ; Reveillé-Parise a pudiquement atténué la formule en non potest amplius se arrigere [il ne peut plus s’en relever].

La Gazette, ordinaire no 45 du 20 avril 1658 (page 344) :

« Le sacré Collège ayant, ces jours passés, écrit à Son Éminence que les cardinaux avaient contribué chacun mille écus pour le secours de la République de Venise contre les ennemis de la chrétienté, ce premier ministre, pour témoigner l’affection particulière qu’il lui a toujours portée et la passion qu’il avait de l’assister, principalement en une rencontre où il s’agissait des intérêts de la religion, qu’il n’embrasse pas moins que ceux de l’État, s’offrit aussitôt de lui entretenir six vaisseaux pendant la campagne prochaine. Et sur ce que son ambassadeur lui a représenté qu’elle {a} en avait assez et ne manquait que d’argent, Son Éminence lui a fait délivrer mardi dernier {b} cent mille écus, par une générosité qui n’a pas moins été estimée de tous les gens de bien que l’on avait admiré celle qu’il fit paraître il y a quelques jours dans les riches présents dont elle {c} régala les principaux de cette cour ; mais d’une manière qui parut d’autant plus galante que ce fut par les mains de la Fortune qui les distribua à chacun selon les billets qui leur échurent, contenant les noms des personnes et les raretés de cette brillante loterie qui montaient à pareille somme de cent mille écus ; ces belles libéralités, qui n’ont jamais eu d’exemple, ne lui ayant pas moins acquis le renom de très magnifique que les glorieux succès de ses conseils si éclairés et si infaillibles, celui du plus grand ministre qui ait encore tenu le timon de cette monarchie. »


  1. Venise.

  2. 16 avril.

  3. S.É. Mazarin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 9 avril 1658, note 6.

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(Consulté le 29/03/2024)

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