« Frappez mes mains de paralysie, rendez mes pieds faibles et boiteux, etc. Si la vie me reste, tout ira bien » ; Sénèque le Jeune, Lettres à Lucilius (épître ci, § 10‑11), sur l’épouvante de la mort :
Inde illud Mæcenatis turpissimum votum quo et debilitatem non recusat et deformitatem et novissime acutam crucem, dummodo inter hæc mala spiritus prorogettur :
Debilem facito manu,
debilem pede coxo,
tuber adstrue gibberum,
lubricos quate dentes :
vita dum superest, benest ;
hanc mihi, vel acuta
si sedeam cruce, sustine.
[De là ce vœu répugnant de Mécène, {a} où il ne refuse ni les mutilations, ni les difformités, ni finalement le supplice du poteau, {b} pourvu qu’au milieu de tant de maux, la vie lui soit conservée.
« Frappez mes mains de paralysie, rendez mes pieds faibles et boiteux ; faites-moi pousser une énorme bosse sur le dos ; déchaussez-moi toutes les dents : si la vie me reste, tout ira bien. Quand même je serais attaché sur la croix du supplice, conservez-moi la vie. »]
- V. note [14], lettre 760, pour le Mæcenas (Leyde, 1653) de Johann Heinrich Meibomius, père d’Heinrich. Dans son brouillon manuscrit, Guy Patin a remplacé dicti tui Mæcenatis [les paroles de ton Mécène] par voti vestri Mæcenatis [le vœu de votre Mécène], passant du Mécène d’Heinrich à celui des Meibomius (père et fils).
- En latin, l’acuta crux ne désignait pas la croix formée de deux poutres perpendiculaires, mais un simple poteau auquel on attachait le supplicié les bras en l’air et les pieds à distance du sol, pour provoquer sa lente mais sûre asphyxie.
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