« Aristippe [v. note [57], lettre 211] s’accommodait de toute couleur, de toute situation et de toute fortune » (Horace, Épîtres, livre i, lettre 17, vers 23).
Guy Patin annonçait avec beaucoup d’avance :
Aristippe ou de la cour, par Monsieur de Balzac. {a}
- Paris, Augustin Courbé, 1658, in‑4o de 244 pages ; v. note [7], lettre 25 pour Jean-Louis Guez de Balzac.
L’ouvrage est dédié « à la sérénissime reine de Suède » (pages 13‑14) :
« Qu’on loue donc, qu’on bénisse la fille du grand Gustave, la grande, l’incomparable Christine, pour les bons exemples qu’elle donne à un mauvais siècle, pour avoir achevé la guerre et pour avoir fait la paix, pour savoir régner et pour n’ignorer rien de ce qui mérite d’être su. C’est Christine qui s’est opposée à la barbarie qui revenait et qui a retenu les Muses qui s’enfuyaient. C’est elle qui connaît souverainement des sciences et des arts. Elle met le prix aux ouvrages de l’esprit. Comme elle reçoit des applaudissements de tous les peuples, elle rend des oracles en toutes les langues. On ne peut point appeler de ses opinions ; non pas même à la Postérité. »
Le privilège du roi, concédé à Valentin Conrart, est daté du 7 avril 1655, et l’achevé d’imprimer du 10 novembre 1657. La mort de Balzac, le 8 février 1654, dut être la cause de ce long délai, comme peut le suggérer l’épître du libraire au lecteur :
« < Ayant ouï dire que > cet excellent homme < Balzac > n’avait jamais rien fait de si régulier ni de si éloquent, et le gentilhomme son allié, de qui je le tiens et qui le tenait de lui, m’assurant que de toutes les pièces de son cabinet, il n’en regardait aucune avec tant d’amour et qu’il l’appelait son chef-d’œuvre, je n’ai pas cru te le devoir laisser ignorer, pour notre avantage commun. En effet, tous ses amis et tous ses proches savent que l’ayant faite dans le plus beau feu de sa jeunesse, il était persuadé qu’elle devait, plus que toutes les autres, établir sa réputation, et témoignent que s’il ne l’avait pas publiée il y a plus de vingt ans, c’était seulement afin de se donner le loisir de la porter à la plus haute perfection dont elle serait capable. »
Le livre est divisé en sept discours philosophiques prêtés à Aristippe, surnom que le landgrave de Hesse donnait à « son sage savant » qui l’accompagnait dans ses voyages :
« C’était {a} un gentilhomme de jugement exquis et d’expérience consommée, catholique de religion, français de naissance et originaire d’Allemagne, âgé de cinquante-cinq ans ou environ. Il avait le don de plaire et savait l’art de persuader. Il savait de plus la vieille et la nouvelle cour ; et ayant observé dans plusieurs voyages qu’il avait faits les mœurs et le naturel des princes et de leurs ministres, on trouvait en lui un trésor des choses de notre temps ; outre les autres connaissances qu’il avait puisées dans l’Antiquité et acquises par la méditation. »
- Écrit Balzac (pages 5‑6).
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