Note [7] | |
« Ceux qui souffrent peu éprouvent peu de joie. Vale et aimez-moi. Votre Guy Patin de tout cœur ». Pour dire qu’une crainte dissipée est source de plaisir, Patin mettait Martial à sa sauce (Épigrammes, livre xi, xxxvi, vers 4‑8, où le poète se réjouit que son ami Gaius Julius Proculus ait échappé à la mort) : Minus gaudent qui timuere nihil. En 1652, à la mort de François Vautier, premier médecin du roi, Antoine Vallot avait acquis sa charge. Dans sa lettre à Charles Spon datée du 20 juin 1653 (v. sa note [32]), Patin avait estimé à 60 000 livres (20 000 écus) la somme que Vallot avait versée à la famille de Vautier (sa « succession ») pour l’acheter. En 1661, il en avait tiré suffisamment d’argent pour placer une somme dix fois supérieure entre les mains du « cousin Fouquet » : les héritiers de Vautier pouvaient légitimement se croire floués, mais comme en revanche, la disgrâce du surintendant compromettait l’espoir qu’avait Vallot de jamais récupérer sa mise (son bien mal acquis), et redoutait d’en être « mal dressé » (mal servi) ; les flûtes s’en allaient bien en tambourin ; mais les honnêtes gens se tiennent à l’abri de telles déconvenues, ils n’éprouvent pas les grandes émotions que suscitent les vives appréhensions. Telle est du moins ma laborieuse interprétation de cette fin de lettre assez elliptique. |
Imprimer cette note |
Citer cette note
Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 23 septembre 1661, note 7.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0714&cln=7 (Consulté le 01/04/2023) |