Autres écrits : Une thèse cardinale de Guy Patin :
« La Sobriété » (1647), note 91.
Note [91]

Guy Patin devait avoir eu accès aux bonnes feuilles des huit livres de son ami Pierre Gassendi de Vita et moribus Epicuri [sur la Vie et règles d’Épicure] (Lyon, 1647, v. note [1], lettre 147), dont l’achevé d’imprimer est daté du 24 septembre 1647. On y lit en effet ces remarques très similaires dans le chapitre intitulé Epicuri Sobrietas Frugalitasque eximia probatur [Preuves de la sobriété et frugalité remarquable d’Épicure] (livre vi, chapitre iii, page 156) :

Ille enim esitare panem, et bibere aquam summas ducebat delitias, βρυαζω (inquit apud Stobæum) τω κατα το σοματιον ηδει, υδατι, και αρτω χρωμενος, και προσωτυω ταις εκ πολυτελειας ηδοναις. Aqua, et pane utens, suavitate perfundor in corpusculo, inspuoque in voluptates, quas ex splendidis captant mensis, hoc est, quod apud eumdem dicebat : ετοιμως εχεν και τω Διι υπερ δι δαιμονιας διαγωνιζεοθαι, μαζαν εχων, και υδωρ, habentem se mazam, et aquam, paratum esse etiam cum Iove de felicitate certare.

[Manger du pain et boire de l’eau lui procurait en effet d’immenses délices, disant (selon Stobée) : {a} En usant de pain et d’eau, j’inonde mon petit corps de délice, et je crache sur les voluptés dont ils {b} cherchent à se saisir sur de somptueuses tables. Et voici ce qu’il disait aussi (selon la même source) : Quand j’ai une galette {c} et de l’eau, je suis même disposé à disputer avec Jupiter].


  1. Jean Stobée, compilateur grec du ve s. de notre ère, a laissé une Anthologie contenant de très nombreux fragments, parfois exclusifs, d’auteurs grecs antiques.

  2. Sous-entendu « les humains ».

  3. Maza est un mot latin que Gaffiot traduit par « sorte de pâtée » (bouillie). Son origine est grecque, μαζα, avec les sens de « pâte », « galette », « pain d’orge » (Bailly). L’idée est celle d’un aliment de pauvre, moins cher que le pain de froment : μαζαγρετας (mazagrétas) signifie « mendiant » (chasseur de maza).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Une thèse cardinale de Guy Patin :
« La Sobriété » (1647), note 91.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8223&cln=91

(Consulté le 02/12/2024)

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