Note [5] | |
Au xviie s., la principale source française de renseignements sur Basilide d’Alexandrie (ou Basilides), philosophe et théologien hérétique chrétien du iie s. était : l’Histoire de l’Église, écrite par Eusèbe de Césarée. {a} Traduite par Monsieur Cousin, président de la Cour des monnaies. Dédiée au roi. {b} Basilide figure dans le chapitre vii, De ceux qui publièrent en ce temps-là de fausses doctrines, du livre iv (pages 149‑151), sur le règne de l’empereur Hadrien : {c} « Lorsque la lumière de la foi eut éclairé tous les peuples, et que les Églises commencèrent à briller comme des astres dans le monde, l’ennemi de la vérité et du salut, ne pouvant plus attaquer les chrétiens, comme autrefois, par la violence des persécutions, changea de méthode pour les perdre, et eut recours à la ruse, en suscitant certains imposteurs qui, d’un côté, faisant extérieurement profession de notre doctrine, abusaient des simples et les précipitaient dans l’abîme de l’apostasie, et empêchaient, de l’autre, par le désordre de leur vie, que les païens, qui ne connaissaient pas la pureté de notre foi et de nos mœurs, ne se convertissent à notre religion. Il fit sortir de Ménandre, qui était sorti lui-même de Simon, {d} un monstre à deux têtes et à deux gueules, qui répandit le venin de deux hérésies. C’est ainsi que je parle de Saturnin d’Antioche et de Basilide d’Alexandrie, dont l’un infecta la Syrie de ses erreurs, et l’autre, l’Égypte. Irénée {e} témoigne que Saturnin ne débita point d’autres impiétés que Ménandre, au lieu que Basilide y ajouta des fables extravagantes et monstrueuses, auxquelles il donnait l’apparence et le nom de mystères. Le même temps produisit de grands hommes qui défendirent la vérité de la doctrine que l’Église a reçue des apôtres. Nous avons leurs ouvrages entre les mains, et principalement la réfutation qu’Agrippa Castor {f} fit des impostures de Basilide, où il dit que cet hérétique avait composé vingt-quatre livres de commentaires sur l’Évangile, et qu’il avait introduit un prophète nommé Barcabas, un autre nommé Barcoph, et quelques autres qui n’ont jamais été, auxquels il avait donné de faux noms pour surprendre ceux qui admirent ces sortes de nouveautés. Il dit aussi qu’il enseignait qu’il était indifférent de manger des viandes offertes aux idoles, et de renoncer à la foi durant la persécution ; qu’il obligeait ses disciples à garder un silence de cinq ans, comme les pythagoriciens. {g} Enfin, il rapporte toutes ses autres erreurs et les réfute très fortement. Irénée témoigne que Capocrate, auteur de l’hérésie des gnostiques, {h} vivait dans le même temps. Ils ne débitaient point en secret, comme Basilide, les abominations de Simon : ils les publiaient ouvertement, et faisaient gloire de leurs enchantements, de leurs illusions et de leurs songes. Ils enseignaient ensuite qu’il n’y a point d’impuretés que ceux qui désiraient arriver à la perfection de leurs mystères, ou plutôt de leurs impiétés, dussent avoir horreur de commettre, et qu’il n’y a point d’autre moyen de plaire aux Princes du monde, comme ils les appelaient, que de se plonger dans les plus infâmes voluptés. » V. note [62] du Faux Patiniana II‑5 pour les préceptes sur lesquels Basilide a forgé sa maxime « Connais les autres, et que personne ne te connaisse ». Rien de tout cela n’écarte rigoureusement la possibilité que cet article de L’Esprit de Guy Patin vienne de la conversation de Guy Patin. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : L’Esprit de Guy Patin (1709), Faux Patiniana II-6, note 5. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8219&cln=5 (Consulté le 14/06/2024) |