Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 1, note 52.
Note [52]

« elles sont pourtant tapies sous l’hypocrite manteau des philosophes, qui, comme dit Tertullien dans son livre adversus Hermogenem, ont été les patriarches des hérétiques. »

Tertullien (v. note [19], lettre 119), Adversus Hermogenem [Contre Hermogène], chapitre viii :

Sane et sibi præstitit aliquid materia, ut et ipsa cum Deo possit agnosci, coæqualis Deo, immo et adiutrix, nisi quod solus eam Hermogenes cognovit et hæreticorum patriarchæ philosophi ; prophetis enim et apostolis usque adhuc latuit, puto et Christo.

[Toujours est-il que la Matière a gagné par là d’être reconnue pour la contemporaine et l’égale de Dieu, ou, pour mieux dire, sa protectrice ; à moins cependant qu’elle ne soit connue comme telle que d’Hermogène {a} et des philosophes, qui sont les patriarches des hérétiques. Car elle est encore cachée pour les prophètes, pour les apôtres, et j’imagine aussi pour le Christ].


  1. Hermogène est principalement connu par ce qu’en a écrit Tertullien : hérétique du iiie s., sa religion mêlait le christianisme et le stoïcisme païen pour énoncer que la Matière était éternelle, et donc l’égale de Dieu ; ce qui le menait à proposer l’existence de deux dieux.

Sans faire vraiment mine d’y adhérer, et comme il n’a cessé de le faire depuis le début de ce texte, Gabriel Naudé jonglait ici savamment avec les brandons du libertinage érudit (ou philosophique, v. note [9], lettre 60), dont l’athéisme était un enjeu central.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Naudæana 1, note 52.

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(Consulté le 10/12/2024)

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