Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-6, note 57.
Note [57]

Deux auteurs grecs du iiie s. de notre ère ont raconté un peu différemment cet échange entre Denys l’Ancien, tyran de la colonie grecque de Syracuse au ive s. av. J.‑C., et le philosophe Aristippe de Cyrène, {a} son courtisan le plus assidu.

  • Diogène Laërce, {b} Vies et doctrines des philosophes illustres (livre ii, chapitre viii, § 73 :

    « Contraint un jour par Denys de parler philosophie, il dit : “ Il serait risible que tu t’informes auprès de moi sur l’art de parler, et que ce soit toi qui m’enseignes le moment où il faut parler. ” Vivement indigné par ce propos, Denys lui donna la dernière place à table. Et lui de dire : “ Tu as voulu donner plus d’honneur à cette place. ” »

  • Athénée de Naucratis, {c} Déipnosophistes, livre xii, chapitre 63 :

    « Selon le rapport d’Hégésandre : {d} Aristippe se trouvait un jour à une place peu honorable à la table de Denys, sans murmurer ; Denys lui demande ce qu’il pense de cette place, en comparaison de celle qu’il avait occupée la veille : “ Elle me semble la même, répondit-il ; car celle d’hier, où je ne suis plus, est méprisable aujourd’hui, après avoir été la plus honorable parce que j’y étais ; et celle que j’occupe aujourd’hui est devenue place d’honneur par ma présence, tandis qu’elle était méprisable parce que je n’y étais pas. ” »


    1. V. note [57], lettre 211.

    2. V. note [3], lettre 147.

    3. V. note [17], lettre de Charles Spon, datée du 6 avril 1657.

    4. Historien grec du iie s. de notre ère, auteur de six livres de Commentaires aujourd’hui perdus.

Je n’ai identifié ni « Monsieur L.R.R. » ni « Monsieur N.D.E. », mais trois curieuses locutions, qu’on ne trouve pas sous la plume de Guy Patin, ont retenu mon attention dans cet article.

  • Veni mecum [viens avec moi] est synonyme de vade mecum [va avec moi] pour désigner « une chose qui est fort familière, et qu’on porte ordinairement avec soi ; on le dit particulièrement d’un livre qu’on aime » (Furetière).

  • À gogo se dit « en parlant des choses plaisantes et agréables qu’on a en abondance : “ Les gens riches vivent à gogo ” ;  “Il a de l’argent à gogo, tout son saoul ”. Ce mot est bas, il est dérivé de gaudium [plaisir], d’où on a dit godir, ou gaudir » (Trévoux).

  • Aristipper est un néologisme créé pour la circonstance : aucun dictionnaire français, ancien ou moderne, ne l’a retenu ; je ne l’ai vue dans aucun autre ouvrage que L’Esprit de Guy Patin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-6, note 57.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8219&cln=57

(Consulté le 05/05/2024)

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