Note [9] | |
« il aura été pendu pour le crime d’avoir célébré la messe ». Missificare appartient au latin moderne, dit barbare ; George Buchanan l’a en effet employé dans sa Rerum Scoticarum historia [Histoire des affaires écossaises] (Amsterdam, 1643, v. note [7], lettre 740), livre vingtième, pages 727‑728, à propos d’un prêtre fâcheusement indiscret : Is cum, quæ de cæde Regis antea dixerat, ab Hamiltonio rogatus, unde hæc rescisset ? num ex Confessione auriculari ? id quoque cum ille affirmasset, tum Hamiltonius, Non ignoras, opinor, quæ pœna revelantibus Confessionum arcana sit constituta : nec quicquam amplius ab eo ad id crimen est responsum. Post autem quindecim, aut amplius menses, cum idem Sacerdos, jam tertio inter Missificandum deprehensus, atque ad supplicium, ex legis præscripto duceretur, eadem omnia, quæ ante dixerat, et apertius, et copiosius publice recitavit : eaque adeo brevi fuerunt divulgata, ut Hamiltoniorum clientes, inter se jurgantes, cædem Regis alii aliis objectarent. Le prêtre martyr dont parlait Guy Patin était John Southworth (vers 1592-28 juin 1654), natif du Lancashire, ordonné prêtre à Douai après y avoir étudié au collège catholique anglais. Parti évangéliser son pays natal en 1619, il avait eu à subir deux emprisonnements (1627, 1637) et un exil en France (1630) pour la ferveur de sa foi catholique. Revenu en Angleterre, il avait été de nouveau arrêté en 1654 et cette fois, condamné à être pendu puis écartelé en vertu de la législation élisabéthaine contre les prêtres. Après l’exécution, l’ambassadeur d’Espagne avait ramené sa dépouille à Douai pour l’y enterrer dignement. On l’y retrouva en 1927 pour la transférer à la cathédrale Westminster de Londres. Béatifié en 1929, saint John Southworth a été canonisé en 1970 par le pape Paul vi. Il compte parmi les 40 martyrs d’Angleterre et du Pays de Galles, dont la fête est célébrée le 25 octobre. Ce que Patin appelait « les états d’Angleterre » était le premier Parlement du Protectorat, nouvel avatar du Long Parliament, qui fut élu durant l’été et s’assembla pour la première fois le 13 septembre 1654 (v. note [6], lettre 374). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Hugues II de Salins, le 16 juillet 1654, note 9.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0359&cln=9 (Consulté le 19/09/2024) |